Des assauts ont visé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à Tombouctou et à Tessalit, causant la mort d’un casque bleu nigérian et blessant un autre soldat de la paix nigérian.
« Le secrétaire général est attristé par le décès du Casque bleu nigérian qui a succombé à ses blessures à la suite de l'attaque armée menée par des assaillants armés non identifiés à Tombouctou », précise la déclaration du Conseil de sécurité, rendue publique au lendemain de cette action. « Le secrétaire général de l’ONU présente ses plus sincères condoléances au gouvernement du Nigeria ainsi qu'à sa famille. Il souhaite un prompt rétablissement à trois soldats de la paix tchadiens qui ont été blessés lorsque leur véhicule protégé contre les mines a heurté un engin explosif improvisé à Tessalit, dans la région de Kidal », est-il ajouté.
En condamnant les attaques contre des véhicules de la Minusma à Tombouctou et à Tessalit, à la suite desquelles le militaire nigérian a été tué et plusieurs Casques bleus blessés, le Conseil de sécurité « demande au gouvernement malien d'enquêter rapidement » sur ces événements et de « traduire leurs auteurs en justice ».
L'implication dans la préparation, la direction, le soutien et la mise en œuvre de ces attaques contre des membres de la Minusma représente une base pour établir des sanctions en application des résolutions de l'ONU, précise la déclaration adoptée par les quinze membres du Conseil de sécurité.
Le 18 mai, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait déjà condamné les dernières attaques contre la Minusma, jugeant qu'elles pouvaient s'apparenter à des « crimes de guerre » au regard du droit international.
La Minusma est la mission la plus coûteuse en vies humaines de la quinzaine d'opérations actuelles de maintien de la paix de l'ONU, avec plus de cent quatre-vingt-dix morts depuis son déploiement en 2013, dont plus de cent vingt dans des actes hostiles.
Des zones entières du pays échappent encore à tout contrôle au Mali, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler les jihadistes mais dont l'application accuse des retards.
Ainsi, le Conseil de sécurité « exhorte les parties maliennes à appliquer pleinement » l'accord de paix « sans retard supplémentaire ». Il estime qu'« une pleine application de l'accord et l'intensification des efforts pour surmonter les menaces asymétriques peuvent contribuer à améliorer la situation sécuritaire au Mali ».