Sous l’impulsion de la Banque africaine de développement (BAD), des représentants des collectivités territoriales africaines étaient réunis à Abidjan, en Côte d'Ivoire, pour explorer des opportunités de collaboration, de coopération et d’entraide dans la lutte contre le changement climatique.
Le changement climatique est responsable de plusieurs milliers de morts et de plusieurs milliards de dollars chaque année en Afrique. Les collectivités territoriales africaines vont désormais s’impliquer dans la lutte contre le changement climatique. Elles ont mené un dialogue sur les moyens d’une meilleure coopération et sur les possibilités d’accès au financement dans la lutte contre le changement climatique. Quatre ans après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat, le constat en Afrique est alarmant: les contributions volontaires nationales pour la lutte contre le changement climatique (NDCs) sont loin d’être une réalité. Les experts jugent crucial d’impliquer les municipalités et collectivités territoriales dans cette lutte, dont 60% des émissions de gaz à effet de serre émanent des zones urbaines. '' Les collectivités territoriales, acteurs majeurs, doivent prendre toute leur place dans la lutte contre le changement climatique'', a déclaré le directeur général de l’Environnement et du développement durable du ministère ivoirien. Ajoutant : '' Nous voulons adopter une méthode du bas vers le haut pour que non seulement les collectivités territoriales s’approprient les NDCs, mais aussi que ce soit elles qui en fassent la mise en œuvre''. Il considère la rencontre comme un plaidoyer où les collectivités territoriales pourront jouer leur partition dans la lutte contre le changement climatique. Un rapport de la Banque mondiale indique que la dégradation des zones côtières a coûté en 2017 au total 3,8 milliards de dollars au Bénin, à la Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo, soit l’équivalent de 5,3% de leur PIB. Et elle a causé la mort de treize mille personnes. Le littoral ouest-africain regroupe près d’un tiers de la population de la région et génère 56% de son PIB.
Selon une étude de la Banque mondiale, en Côte d’Ivoire, pays le plus affecté par les inondations, la dégradation du littoral a coûté près de deux milliards de dollars en 2017, soit l’équivalent de 4,9% de son PIB. Et au Bénin, pays le plus touché par l’érosion, la dégradation a coûté 229 millions de dollars, soit 2,5% de son PIB. Les pays côtiers africains ne sont pas les seuls concernés par le changement climatique. Cette réalité concerne tout le monde. Dans la région du Sahel où les cycles de pluie sont altérés, les sécheresses occasionnent une baisse dramatique des rendements agricoles. Cette situation accentue l’insécurité alimentaire qui affecte plus de dix millions de personnes, dont quatre millions de Maliens, dans cette partie de l’Afrique. Outre l’insécurité alimentaire, la désertification, les périodes de chaleur deviennent plus longues et insupportables. Le fleuve Niger, cours d’eau vital pour les activités socioéconomiques et la subsistance de la population, essentiellement au Niger et au Mali, est menacé depuis quelques années par un ensablement effréné. L'Afrique subit aussi les conséquences des actions des pays développés qui sont les plus grands pollueurs de la planète.