Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé, le 21 mai à New York, les travaux de l’édition 2019 des Dialogues sur l’Afrique en vue de rechercher des solutions durables aux déplacements forcés.
L’édition 2019 est placée sur le thème « Année internationale des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique ».
La rencontre a pour objectif d’échanger les meilleures pratiques et les leçons apprises dans les pays africains en matière d’accueil, notamment en ce qui concerne les filles et les femmes. La responsabilité partagée et le rôle de l'ONU, de l'assistance humanitaire et des États membres figurent également parmi les premières priorités des discussions.
Les Dialogues cherchent également à renforcer la sensibilisation par rapport à la Convention de Kampala et la situation des personnes déplacées sur le continent ; offrir une plate-forme aux personnes déplacées sur laquelle mettre en exergue leur réussites et défis ; et, identifier des domaines concrets qui pourraient bénéficier d’un appui international.
Maria Fernanda Espinosa, présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, a souligné que l'Afrique renforce le multilatéralisme et ses dirigeants « ont ouvert la voie à maintes reprises, que ce soit en élargissant la définition de ‘réfugié’, en 1969, ou à travers la Convention de Kampala, le premier cadre juridiquement contraignant pour traiter des déplacements internes, qui a été adopté en 2009 ». Elle a cependant souligné que la contribution de l'Afrique à l'ONU est sous-estimée et la voix de la région reste sous-représentée dans le système international.
Le modèle africain inspire
Les pays africains ont une longue tradition d'ouverture de leurs frontières et de leurs cœurs aux réfugiés et aux personnes déplacées - un exemple qui n'est pas suivi partout dans le monde, a déclaré le secrétaire général des Nations unies. « Des pays comme l'Ouganda, Djibouti, le Rwanda et l'Éthiopie prennent des mesures novatrices pour reconnaître et promouvoir les droits des réfugiés », a-t-il précisé, affirmant qu’il avait constaté la solidarité et l’hospitalité des pays africains lorsqu'il était Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, dans un continent qui compte actuellement vingt-quatre millions de déplacées de force, soit un tiers du total mondial.
Antonio Guterres a exhorté les participants à s’inspirer des « pratiques exemplaires » et « chercher des solutions à court et à long terme, à créer des partenariats nouveaux et novateurs, à déterminer les domaines qui nécessitent un soutien international plus solide et à continuer de jouer un rôle de premier plan dans ce dossier ».
En quête de solutions, le chef de l’ONU a également appelé à s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés, dont les conflits, le changement climatique, la pauvreté, la discrimination et l'exclusion de toutes sortes.
Remédier aux déplacements forcés
« Il s’agit de poursuivre sans relâche le programme de faire taire les armes d’ici à 2020. Il s’agit aussi de travailler à la résilience de la population face aux catastrophes naturelles et au changement climatique », a précisé la commissaire aux affaires politiques de l’organisation régionale africaine, Minata Samate.
A court terme, la commissaire a appelé à trouver des solutions pour assurer l’éducation des femmes et des enfants rapatriés « dont plus de dix millions sont privés d’éducation ». Selon elle, il importe également d’accorder la priorité aux enfants et aux femmes qui subissent plus durement les effets des déplacements forcés.
Enfin, la commissaire a souligné la nécessité de mobiliser les ressources pour s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés, d’apporter un appui aux États qui subissent le poids des déplacements forcés et faire preuve de solidarité.
Les Dialogues sur l’Afrique, présidés par le Bureau du conseiller spécial pour l'Afrique, en collaboration avec la Commission de l'Union africaine, l'Agence de développement de l'Union africaine et des entités des Nations unies, sont l’occasion pour les décideurs politiques, universitaires, organisations de la société civile et membres de la diaspora de se réunir et discuter des priorités du continent.