C’est devant le 10, Downing Street à Londres, que la Première ministre britannique a annoncé sa démission, déclarant, au bord des larmes: "Je le fais sans ressentiment, mais avec beaucoup de gratitude pour avoir pu servir le pays que j’aime ».
Theresa May a succédé à David Cameron après le vote sur le Brexit, en juin 2016. Elle apparaissait comme la seule à même de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Il a fallu des mois de négociations laborieuses pour parvenir à un accord avec Bruxelles en novembre 2018. Mais Theresa May sera appelée à faire face à une véritable guérilla de la part des eurosceptiques au sein de son parti et de son propre gouvernement. Les députés refuseront par trois fois l’accord négocié avec l’UE. Elle remettra sa démission à la reine Elisabeth le 7 juin.
Affaiblie et contrainte à la démission, Theresa May laisse un pays divisé sur son avenir. Elle s’en va avant que son parti ne décide de la contraindre de partir. En près de trois ans, trente ministres ont quitté son gouvernement et elle disposait de peu d’appuis politiques. Theresa May est le quatrième Premier ministre conservateur à chuter sur l'Europe, après Margaret Thatcher en 1990, John Major en 97, David Cameron en 2016.
La Grande-Bretagne doit sortir de l’UE au plus tard le 30 octobre prochain. Le favori à sa succession est Boris Johnson, chef de file des eurosceptiques et partisan d’un Brexit dur, sans accord. En même temps, il devra reconstruire la relation future avec l'Europe.