Algérie
La situation était devenue encore plus confuse dimanche dans le pays autour de la présidentielle prévue le 4 juillet, un scrutin catégoriquement rejeté par le mouvement de contestation et dont la tenue apparaît plus incertaine. A l'expiration du délai légal, le 25 mai à minuit, le Conseil constitutionnel a annoncé, dans un communiqué, avoir enregistré le dépôt de deux dossiers auprès de son secrétariat général de la part d'Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri. Mais les candidatures de ces deux inconnus ont de maigres chances d'être validées car elles vont se heurter aux conditions rédhibitoires fixées par la loi, notamment celle liée à l'obligation d'obtenir soixante mille parrainages d'électeurs ou six cents signatures d'élus. Le Conseil a dix jours pour statuer sur la validité des deux candidatures. L'Algérie est secouée depuis le 22 février par des manifestations massives, qui avaient été déclenchées par la volonté d'Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat. Sous pression de la rue, Bouteflika a démissionné le 2 avril.
Nigeria
Au moins cinq soldats nigérians ont été tués et deux blessés dans une embuscade tendue par la branche de Boko Haram affiliée au groupe Etat islamique. Plusieurs personnes sont encore portées disparues. Des combattants de l'Etat islamique en Afrique de l'ouest ont ouvert le feu sur un convoi civil protégé par des militaires, dans le district de Damboa, dans l'Etat du Borno (nord-est du Nigeria), tuant cinq soldats. Les attaques se sont accélérées ces dernières semaines dans cette région, à 130 km de la capitale du Borno, Maiduguri, et l'évacuation du village avait commencé le 23 mai. L'insurrection a été lancée il y a une dizaine d'années, et sa répression souvent aveugle par l'armée a tué plus de vingt-sept mille Nigérians.1,8 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Malawi
La justice du pays a repoussé à une date indéterminée la publication très attendue des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 21 mai, dans un climat de confusion et de tensions croissantes. Le 25 mai, la Haute Cour de la capitale, Lilongwe, a ordonné à la Commission électorale (MEC) de recompter tous les bulletins de vote dans un tiers des districts électoraux du pays à la demande du principal parti d'opposition qui argue d'irrégularités. Les derniers chiffres diffusés la veille, après dépouillement de trois quarts des bureaux de vote, accordaient un avantage au chef de l'Etat sortant, Peter Mutharika, crédité de 40,49% des suffrages, devant son rival du parti du Congrès du Malawi, Lazarus Chakwera, avec 35,44% des voix. En attendant ceux de la présidentielle, la MEC a publié les résultats des législatives, serrés eux aussi : aucun parti n'a remporté la majorité.
Burkina Faso
Quatre fidèles ont été tués le 26 mai pendant une messe lors d'une nouvelle attaque contre une église catholique à Toulfé, localité du nord du Burkina Faso, où les attentats contre des chrétiens se multiplient, selon l'évêque de la région. Des individus lourdement armés ont attaqué l'église du village au moment où les fidèles célébraient la messe du dimanche. Les attaques contre les églises ou des religieux chrétiens se sont multipliées récemment au Burkina. Ces attaques sont attribuées à une douzaine de groupes jihadistes, dont Ansarul islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans et l'organisation Etat islamique au grand Sahara. Elles ont fait plus de quatre cents morts depuis 2015, selon un comptage de l'AFP.
Soudan
Le principal parti d'opposition soudanais- al-Oumma- a déclaré, le 25 mai, rejeter la grève générale prévue mardi par des dirigeants de la contestation, signe d'une division au sein du mouvement qui fait pression sur les militaires en vue d'un transfert du pouvoir aux civils. Lui-même membre de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC)- fer de lance du mouvement de contestation, al-Oumma est dirigé par l'ancien Premier ministre, Sadek al-Mahdi, qui avait récemment appelé les manifestants à ne pas provoquer les généraux du Conseil militaire de transition. Alors que des négociations sur une transition politique avec les militaires sont à l'arrêt, l'ALC avait appelé, le 24 mai, à une grève générale les 28 et 29 mai, se disant « contrainte de recourir à cette action pacifique faute d'alternative ».
Centrafrique
Quelque cent seize permis d’exploration, mais aussi d’exploitation minière ont été accordés entre le 4 janvier 2018 et le 26 février dernier, annonce le ministère centrafricain des Finances. Plusieurs autorisations d’exploitation de mines de calcaire, de sable et d’argile ont été délivrées. Mais l’essentiel des permis -quatre-vingt-dix neuf au total- concerne bien l’exploitation de l’or et du diamant. Cent quatre permis d’exploitation artisanale semi-mécanisée ont ainsi été concédés pour une période d’un à cinq ans. Parmi les entreprises qui ont obtenu ces précieux sésames, la désormais célèbre entreprise russe de la Lobaye Invest, ou encore des entreprises chinoises telles que Zhong Yu Kuang Ye SARL ou Tian Xiang. Près de la moitié de ces permis se situe hors de la « zone verte » du Processus de Kimberley : Bria, Bossembele, Bozoum, Bangassou, etc. 14 000 km2 ont été attribués, soit l’équivalent de plus de 2 % de la surface du territoire.