Le « Pays des hommes intègres » est en train de toucher le fond. Depuis des mois, les attentats se multiplient et le dernier a été perpétré dimanche, dans une église catholique.
« La communauté chrétienne de Toulfé (nord du pays) a été la cible d’une attaque terroriste, alors qu’elle était réunie pour la prière dominicale. L’attaque a causé la mort de quatre fidèles », a annoncé l’évêque Justin Kientega, dans un communiqué. Selon cette source, des individus lourdement armés ont attaqué l’église du village au moment où les fidèles célébraient la messe du dimanche.
Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué dans le centre du Burkina Faso. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo (nord) a été enlevé par des individus armés. Le 29 avril, six personnes avaient été tuées lors de l’attaque de l’église protestante de Silgadji, toujours dans le nord. Le 13 mai, quatre catholiques ont trouvé la mort lors d’une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du pays. La veille, six personnes dont un prêtre avaient été tuées lors d’une attaque pendant la messe dans une église catholique à Dablo, dans le nord du pays. Plusieurs imams ont également été assassinés par les djihadistes dans le nord du Burkina depuis le début des attaques, il y a quatre ans, et qui sont de plus en plus fréquentes et meurtrières.
Ces attaques sont attribuées à une douzaine de groupes djihadistes, dont Ansarul islam, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et l’organisation Etat islamique (EI) au grand Sahara.
Si la communauté internationale n’agit pas maintenant, le terrorisme pourrait s’étendre à d’autres pays d’Afrique comme la République démocratique du Congo (RDC), où le groupe EI a récemment revendiqué sa première attaque, à la frontière avec l’Ouganda. C’est par le biais d’un message publié par Amaq, son agence de propagande, que le groupe terroriste a revendiqué pour la première fois une attaque sur le territoire congolais.
Toutefois, le texte reste flou sur les circonstances et la date des faits présumés. Il affirme que « des combattants de l’EI » ont mené une opération près de Kamango, dans la région de Beni, à la frontière avec l’Ouganda.
Le communiqué précisait, par ailleurs, que l’attaque aurait ciblé une caserne des Forces armées de la RDC basée dans le village de Bovata. La région de Beni est depuis 2014 le théâtre d’attaques chroniques attribuées aux ADF (Allied Democratic Forces, un groupe rebelle ougandais).
Si Daesh évoque un bilan de trois soldats congolais tués et de cinq autres blessés, une source à la Monusco confirme la mort de deux soldats et d’un civil.
Au journal Jeune Afrique, le capitaine Mak Hazukay, porte-parole de l’armée congolaise pour l’opération « Sokola 1 » menée contre les ADF, s’était refusé de confirmer ou infirmer la réalité de cette implication de l’organisation EI dans l’attaque. « Il nous faut du temps pour étudier cette revendication et évaluer sa réalité », déclarait-t-il.