Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030, un programme visant à améliorer la pauvreté et à promouvoir la prospérité et le bien-être social, l’ONU a publié, le week-end dernier un rapport portant sur les perspectives de croissance dans les pays en développement et ceux développés.
à la réalisation des objectifs de développement durable, notamment celui qui concerne l’élimination de la pauvreté dans le monde d'ici à 2030 », souligne encore le rapport, tout en signifiant que si la pauvreté demeure un phénomène surtout rural, sa réduction ne pourra continuer de progresser que si l’urbanisation en cours est gérée de façon efficace. Ce rapport intitulé, « Situation et perspectives de l’économie mondiale à la mi-2019 », souligne que les vives tensions commerciales et l'incertitude quant à l’orientation des politiques mondiales continuent de nuire aux perspectives de croissance économique, en créant de nouveaux obstacles sur la voie du développement durable.
L’enquête révèle également que les sombres prévisions de l’économie compromettent l'action menée pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, alors qu’il vise à éliminer la pauvreté et à promouvoir la prospérité et le bien-être social, tout en préservant l’environnement.
Par ailleurs, ce ralentissement de la croissance économique met en péril les investissements essentiels dans les domaines comme l'éducation, la santé, l'adaptation aux changements climatiques et les infrastructures durables. Cela se justifie par le fait que, les perspectives de croissance dans les principaux pays développés et dans la plupart des régions en développement se sont assombries sous l’effet d’une conjonction de facteurs internes et externes. Car, après avoir atteint 3,0 % en 2018, la croissance du produit mondial brut devrait, d'après les nouvelles projections, moins optimistes que celles de janvier dernier, se ralentir pour enregistrer des taux de 2,7 % en 2019 et de 2,9 % en 2020.
« Plusieurs facteurs risquent d'aggraver ou de prolonger le ralentissement de l'économie mondiale et pourraient ainsi gravement enrayer la marche du développement. Il s’agit notamment d’une nouvelle aggravation des tensions commerciales, d’une dégradation soudaine de la conjoncture financière et de l'accélération des effets des changements climatiques », a déclaré le sous-Secrétaire général chargé du développement économique à l’ONU, Elliot Harris avant de préciser qu’il convient d’adopter des politiques plus approfondies et bien ciblées pour faire face au ralentissement actuel de la croissance. Parce qu’il apparaît de plus en plus clairement que les stratégies de promotion du développement durable doivent désormais aller au-delà du concept de croissance du PIB et reposer sur de nouveaux critères plus solides de mesure de la performance économique, notamment ceux qui tiennent compte du coût des inégalités, de l'insécurité et des changements climatiques.
Selon l’expertise onusienne, sur fond des différends commerciaux non réglés et d'augmentation des droits de douane, les prévisions de la croissance des échanges mondiaux pour 2019 ont été revues en baisse et s’établissent à présent à 2,7 %, soit un net ralentissement par rapport aux 3,4 % enregistrés en 2018. C’est pourquoi, il faut mettre en garde contre une envolée en spirale des droits de douane et des représailles qui risquerait d’avoir de graves conséquences pour les pays en développement, en particulier ceux qui exportent beaucoup vers les pays touchés par ces mesures. Car, un prolongement de la période de faible activité commerciale internationale risquerait également de compromettre les perspectives d'investissement et l’augmentation de la productivité à moyen terme.
L’assouplissement de la politique monétaire accroît les risques à moyen terme pour la stabilité financière
Le rapport précise également qu’en réponse au tassement de la croissance et compte tenu d’une inflation modérée, les grandes banques centrales ont assoupli leur politique monétaire. Cette récente réorientation a contribué à stabiliser les marchés de capitaux mondiaux et les flux de capitaux à destination des marchés émergents. Cependant, il faut avertir les gouvernants du monde que la politique d’accompagnement monétaire, si elle se prolonge, risque d’aggraver les déséquilibres financiers, notamment en continuant d’alimenter l’endettement et d’accroître les risques à moyen terme pour la stabilité financière.
« Plusieurs grands pays en développement peinent à se remettre de la récession ou à sortir d'une situation de faible croissance. Dans plusieurs régions d’Afrique, d’Asie occidentale et d’Amérique latine et des Caraïbes, la croissance du revenu par habitant devrait rester très faible au cours de la période à venir. Cela laisse prévoir de nouveaux obstacles
La tarification du carbone, élément clef de la lutte contre les changements climatiques
En conclusion, l’enquête évoque le fait que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles attire l'attention sur les menaces croissantes que font peser les changements climatiques, notamment sur les économies les plus vulnérables. Ainsi, un appel doit être lancer à l’endroit des décideurs afin que soit adoptée une démarche multilatérale plus solide et mieux coordonnée en matière de politique climatique mondiale, qui prévoirait le recours à des mécanismes de tarification du carbone. Cette pratique obligerait les responsables économiques à assumer une partie des coûts pour l'environnement qu'engendrent leurs activités de consommation et de production. « Les entités du secteur privé pratiquent de plus en plus la tarification du carbone en interne. Cela permet aux entreprises non seulement d'accroître leur efficacité énergétique et de réaliser des économies, mais aussi de mieux se préparer aux changements de politiques à prévoir », conclu le rapport.