Accusé d’ingérence, Paris a réagi à la situation en Alger, évoquant le mouvement populaire de contestation, l’élection présidentielle et la position de l’armée sur la transition politique.
La France a affirmé que sa position était dictée par '' le respect de l’amitié qui doit présider toujours" aux relations entre les deux pays. C'est la position présentée par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à l’Assemblée nationale sur la situation politique en Algérie, depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika. Il a parlé des revendications légitimes du peuple algérien, du processus électoral et de la position de l’armée quant à la transition politique.
''En Algérie, nous sommes maintenant à trois mois du début de la contestation. Le parlement a désigné un président par intérim dans l’attente d’une nouvelle élection qui devrait normalement avoir lieu le 4 juillet'', a-t-il rappelé. ''Le problème, c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats et, voilà, les candidats [de poids, ndlr] ne se manifestent pas'', a-t-il ajouté, rappelant qu’''il y a deux candidatures qui ont été reçues par le conseil constitutionnel''.
Dans le contexte de cet échec annoncé de la présidentielle, ''il y a une situation très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays, avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie", a-t-il indiqué.
En plus du refus populaire de la présidentielle et les appels à la démission du chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, et du Premier ministre, Noureddine Bedouin, Jean-Yves Le Drian a noté '' la volonté des autorités militaires de faire en sorte que la Constitution telle qu’elle est puisse s’appliquer'', soulignant l'existence de deux voies parallèles : " D’un côté cette affirmation, de l’autre côté le mouvement du peuple algérien et nous, nous souhaitons que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique", a-t-il laissé entendre.