Le président chinois est arrivé, le 5 juin, à Moscou pour une visite censée ouvrir une « nouvelle ère » d’amitié et renforcer le partenariat économique entre les deux puissances, dans un contexte de sanctions et de guerre commerciale avec Washington.
Arrivé début après-midi à Moscou, le chef de l’Etat chinois a été accueilli en grande pompe au Kremlin pour des pourparlers avec Vladimir Poutine, suivis d’une réception solennelle en son honneur, puis d’une soirée festive au théâtre Bolchoï à l’occasion des 70 ans de l’établissement des relations entre la Chine et la Russie.
Xi Jinping partira ensuite pour l’ancienne capitale des tsars où il sera, les 6 et 7 juin, l’invité d’honneur du Forum économique de Saint-Pétersbourg qui réunira des dirigeants et des représentants d’environ mille huit cents entreprises russes et étrangères de soixante-quinze pays.
« Cette visite est un événement crucial pour nos relations bilatérales », a assuré le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, en rappelant que l’Union soviétique avait été « le premier pays à reconnaître la République populaire de Chine, au lendemain de sa proclamation » en 1949.
Le président chinois et son homologue russe, Vladimir Poutine, doivent ainsi signer, à l’issue de leurs pourparlers à Moscou, une déclaration commune sur « le renforcement des relations, du partenariat global et de la coopération stratégique, qui entrent dans une nouvelle ère ».
Dans un contexte de fortes tensions entre la Russie et les Occidentaux, les échanges commerciaux entre Moscou et Pékin ont augmenté de 25% en 2018 pour atteindre « un niveau record de cent huit milliards de dollars », selon Iouri Ouchakov.
La Russie, dont l’économie est durement frappée par des sanctions européennes et américaines depuis 2014 en raison de la crise ukrainienne et de l’annexion de la Crimée, « est en train de se tourner réellement du marché européen vers le marché chinois », constate l’analyste russe, Alexandre Gabouïev.
Investissements chinois en Russie
La Chine est également devenue « un investisseur très important » dans l’économie russe et maintient ses financements publics comme privés dans ce pays au moment où il voit partir d’autres acteurs étrangers, notamment en raison des sanctions, explique-t-il.
Côté politique, l’entente entre ces deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, qui votent souvent à l’unisson, semble aussi au beau fixe.
« Les positions de la Russie et de la Chine sont très proches ou coïncident entièrement sur la plupart des dossiers internationaux » tels que le programme nucléaire nord-coréen, le conflit en Syrie, la crise au Venezuela ou encore l’accord nucléaire iranien, qui feront l’objet de discussions lors de cette visite, a indiqué Iouri Ouchakov.
Parmi d’autres sujets à l’agenda des pourparlers entre Xi Jinping et Vladimir Poutine figurent également « les relations de la Russie et de la Chine avec les grandes puissances occidentales, dont les Etats-Unis », selon la même source.
Les deux pays traversent, pour diverses raisons, une période de fortes tensions avec les Etats-Unis. Les relations russo-américaines sont sapées par les accusations d’ingérence électorale et de nombreux désaccords dont celui sur le désarmement, tandis qu’une interminable guerre commerciale oppose Pékin à Washington.
Dans ce contexte, les discussions entre Xi Jinping et Vladimir Poutine visent à « réaffirmer leur soutien mutuel (...) et à s’assurer que les liens russo-chinois ne seront pas affectés par des changements dans la situation internationale », a déclaré lors d’un briefing le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zhang Hanhui.