L’un est Congolais et joue en NBA depuis bientôt dix ans, l’autre est du Cameroun et n’avait pour ainsi dire jamais joué au basketball avant l’âge de 18 ans. Les deux sont Africains francophones et ne sont plus qu’à deux victoires d’un titre de champion NBA inédit tant pour eux que pour leur équipe de Toronto.
Une telle concentration de francophones ne s’est vue qu’une seule fois dans l’histoire de la NBA quand les Français Tony Parker, Boris Diaw et Nando de Colo ont pris part à la finale avec les Spurs de San Antonio contre le Heat de Miami en 2012. Ce qu’il y a de particulier dans ce duo africain des Raptors, c’est l’unicité de leur parcours respectif, qui incarne l’attrait de plus en plus global de la NBA.
Pascal Siakam a été découvert en 2011 par un autre joueur camerounais de la NBA, Luc Mbah a Moute, au cours d’un des camps de « Basketball Without Borders ». Ce programme mis sur pied en 2001 par la NBA tente de dégoter les perles rares dans des endroits de la planète où les recruteurs ne vont que très rarement. Le président des Raptors, Masai Ujiri, a vu Pascal Siakam lors de ce même camp, mais ce n’est que cinq ans plus tard qu’il l’a repêché avec le vingt-septième choix. Le Camerounais venait de jouer deux saisons avec l’Université d’État du Nouveau-Mexique après avoir quitté son pays natal en 2014. Cette saison, l’ailier fort de 25 ans s’est imposé comme le deuxième joueur des Raptors et devrait remporter le titre de joueur le plus amélioré de la NBA au gala qui aura lieu après la finale.
Le Camerounais attribue sa nette progression cette année, passant de 7,9 points/match à 16,7 en un an, à la plus grande confiance de son entraîneur, Nick Nurse. « Être davantage sur le terrain tous les soirs est la chose qui m’a le plus aidé à devenir meilleur. J’ai commencé à jouer au basketball sur le tard. Alors jouer plus souvent, ça m’a vraiment permis d’améliorer mon tir et mes lectures du jeu. Et en défense, j’ai regardé davantage de vidéos dans la dernière année pour mieux comprendre les schémas, ce que je faisais moins lors de ma première année », a expliqué Siakam.
La revanche d’Ibaka face aux Warriors
Il y a trois ans, le Thunder d’Oklahoma City, équipe dans laquelle évoluait Serge Ibaka, menait 3-1 dans la finale de l’association de l’Ouest quand les Warriors de Golden State les ont renversés pour se qualifier pour la finale. Serge Ibaka était alors coéquipier de Kevin Durant, et ils avaient fléchi contre la troupe à Stephen Curry. « Ça fait encore mal. C’est certain que gagner cette finale me permettrait de finalement passer par-dessus », a juré Ibaka.
Kevin Durant et Serge Ibaka ont quitté le Thunder après cette défaite crève-cœur. Le premier a rejoint les Warriors, alors qu’Ibaka a signé un contrat lucratif avec le Magic d’Orlando, qui l’a échangé quelques mois plus tard aux Raptors de Toronto, avec lesquels il se retrouve en finale NBA.
Le natif de Brazzaville ne compte pas laisser passer sa chance de remporter un premier titre NBA pour une deuxième fois et sait que son équipe doit garder son calme sur toute la série. Il sait également, mieux que quiconque, qu’il faut faire preuve d’une concentration de tous les instants face à cette équipe dangereuse des Warriors. « Tu ne peux pas relâcher la pression contre eux. Tu dois être concentré pendant quarante-huit minutes, chaque soir. Ils sont toujours en mouvement, non-stop. Avec Stephen, Klay et Draymond, c’est le genre d’équipe contre laquelle tu dois être concentré quarante-huit minutes. Tu ne peux pas te relâcher parce que, sinon, ils prennent feu et là c’est trop tard, ils vous massacrent ».
Toronto qui dispute pour la première fois de son histoire la finale NBA face au grand favori Golden State, mène la série 2 – 1. Les deux Africains ont joué un rôle capital dans les deux victoires de la franchise canadienne dans cette finale.