La cinquante-quatrième assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) s’est ouverte ce mercredi à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, par l’engagement de cette institution financière panafricaine de faire de l’intégration régionale un levier de développement économique du continent, à l’orée de la mise en œuvre, en juillet, de la Zone de libre-échange continentale (Zlec).
« L’intégration régionale est essentielle pour l’accélération du développement de l’Afrique. Nous devons relier les pays enclavés à des ports. Nous devons permettre la libre circulation des personnes, car l’Afrique doit échanger avec elle-même », a lancé le président de la BAD, Adesina Akinwumi à l’ouverture des assemblées annuelles.
Ouvertes par le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, en présence de son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et des représentants de plusieurs chefs d’Etat du continent, ces assemblées qui se tiennent pour la première fois en Afrique centrale constituent, pour cette sous-région, une opportunité à saisir au regard des défis à relever en matière d’interconnexion.
« Fragmentée et divisée, l’Afrique restera faible. Ensemble et dans l’unité, rien ne pourra l’arrêter », a précisé le président de la BAD.
Se situant, en effet, dans le contexte de la quatrième priorité des High 5 de la BAD, à savoir « Intégrer l’Afrique », les assises de Malabo sont considérées par l’hôte de cet événement comme un moment de recherche de solution au développement du continent.
Ainsi, tout en exprimant l’engagement de son pays à l’intégration tant régionale que sous-régionale, Teodoro Obiang Nguema a appelé à une prise de décisions qui paraissent impossibles afin de les rendre possibles pour l’intérêt du développement de l’Afrique.
Fortement impliquée aux côtés de l’Union africaine dans l’intégration régionale, la BAD, quatrième banque de financement de développement à travers le monde, entend accélérer davantage les investissements et mobiliser les ressources dont le continent a besoin. Dans ce contexte, a indiqué son président, l’institution a lancé l’an dernier le Forum pour l’investissement en Afrique. Un fonds grâce auquel des engagements d’investissements de 38,7 milliards de dollars ont été mobilisés.
Agir pour offrir un mieux-être à la population
« En tant que banque, nous continuons d’agir pour obtenir plus de résultats, plus de développement et une meilleure qualité de vie pour la population africaine », a souligné le patron de la BAD. Il a plaidé en faveur du soutien ferme de son institution pour l’augmentation de son capital et de la reconstitution des ressources du Fonds africain de développement.
Selon lui, en vue d’accélérer le développement, l’Afrique doit penser « grand » afin de s’offrir ce dont elle a besoin et ce qu’elle mérite.
Ainsi, fort de ses valeurs, le continent devrait échanger davantage entre lui pour améliorer le niveau de vie de sa population, mais aussi accroître sa croissance.
D’après les perspectives économiques en Afrique édition 2019 de la BAD, la performance économique globale continue de s’améliorer. La croissance devrait atteindre 4% cette année et 4,1 en 2020, un rythme jugé remarquable comparé aux taux de 3,1% enregistrés en 3016.
Il est également à noter que 40% des pays africains devraient afficher un taux d’au moins 5% cette année, cela grâce à la reprise des cours des produits de base et à la stimulation de la croissance par la demande intérieure et les investissements dans l’infrastructure.
Treize milliards de dollars investis en Afrique centrale
Dotée de vastes superficies de terres arables, de forêts, de ressources en eau et d’une riche biodiversité qui font d’elle un des plus grands trésors, la sous-région Afrique centrale revêt une importance capitale pour la BAD qui y investit, ces dernières années, plus de treize milliards de dollars. Ce financement a pu aider à la construction des réseaux de fibres optiques de l’Afrique centrale (cas du Congo) offrant ainsi à sa population un accès plus rapide et moins cher à l’internet, tout en stimulant les activités commerciales et l’intégration régionale.
De même, la Banque a contribué, au titre du Fonds du Bassin du Congo, à la conservation des forêts et de la biodiversité. L’objectif étant de contribuer à construire un avenir prospère, intelligent, face au climat et respectueux de l’environnement.
Toujours dans cette sous-région, la BAD finance le barrage de Natchigal au Cameroun, participe à la réalisation du projet d’extension du barrage d’Inga, en République démocratique du Congo, et s’apprête à soutenir la route du corridor 13 appelé à relier le Congo- Brazzaville à la Centrafrique et au Tchad.
« Toutes ces actions s’inscrivent dans la vision de la Banque africaine de développement que traduit la priorité Intégrer l’Afrique High 5, » a souligné Akinwumi Adesina.