L’association des Sénats d’Europe, sous la présidence de Gérard Larcher, président du Sénat français, a tenu sa vingtième réunion, élargie aux Sénats d’Afrique, au Palais du Luxembourg à Paris, du 13 au 15 juin. Le Congo a été représenté par Pierre Ngolo, président du Sénat.
Devenue une application statutaire depuis la création de l’Association à Paris en 2000, cette réunion, consacrée au thème « Le bicaméralisme : un atout pour la démocratie », a rassemblé, le 14 juin, dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg, les présidents des deuxièmes chambres d’Europe et d’Afrique. Le continent était représenté par des délégations venues de la République du Congo, d’Algérie, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Kenya, du Maroc et du Nigeria.
Dans son discours d’ouverture placé sous le signe du dialogue, le président du Sénat français a évoqué la nécessité de rapprocher les deux continents Afrique et Europe. « Nos destins sont de plus en plus communs. Nous sommes voisins ! … », a déclaré Gérard Larcher.
« A défis communs réponses communes » a-t-il insisté, citant les défis à venir et les enjeux communs selon un principe de réciprocité des engagements. « Dans la concurrence mondiale, nous avons des intérêts convergents. L’Afrique est notre voisine. Essayons de mutualiser davantage nos efforts en sa faveur », a-t-il souhaité.
« Ces enjeux ne concernent pas seulement les gouvernements. Les secondes chambres parlementaires ont un rôle à jouer pour impulser un dialogue équilibré, respectueux et responsable », a poursuivi le président Larcher.
Le bicaméralisme, outil de consolidation de la démocratie
Le bicaméralisme était, de fait, le grand thème de cette journée. « Un atout pour la démocratie, facteur de sérénité, de cohésion, d’unité », a affirmé le président du Sénat français.
Un discours appuyé par le président du Sénat congolais, Pierre Ngolo, qui, dans son intervention, a salué la portée du bicaméralisme érigé « en outil de consolidation de la démocratie » grâce notamment à la double lecture des textes qui permet d’approfondir leur traitement et d’en réduire les risques d’erreur. « Assemblée nationale et Sénat exercent un contrôle de l’action gouvernementale », a rappelé le vénérable congolais.
« Au Congo, a ajouté Pierre Ngolo, le Sénat, par son rôle de modérateur, est facteur d’apaisement du climat social et le bicaméralisme un apport remarquable dans la construction de la démocratie, surtout dans le contexte actuel de crise économique traversé par le pays, qui a mis en évidence la nécessité de contrôle dans la lutte contre les antivaleurs pour la transparence et la bonne gouvernance ».
Et d’insister sur le rôle de la haute chambre en ces termes : « Le Sénat au Congo s’emploie à assumer son rôle de modérateur et de conseil de la nation. Du fait de son intervention permanente dans la recherche de solutions par le dialogue, le Sénat contribue à l’apaisement du climat social ».
Par vidéo, Michel Barnier, commissaire européen, a appelé à bâtir un partenariat stratégique ambitieux entre l’Union européenne et l’Afrique pour relever les défis de demain. « ... au-delà du passé que nous n’oublions pas et qui ne nous donne aucun droit… nous avons des raisons de regarder ensemble les défis de demain », a-t-il fait savoir.
« Ces défis communs - développement, éducation, résolution de crises, environnement, conséquences du réchauffement climatique ou phénomènes migratoires - les parlements nationaux, et les chambres hautes en particulier, peuvent jouer un rôle important pour rapprocher les points de vue et proposer ensemble des réponses… » , a martelé Gérard Larcher, appelant de ses vœux à l’échange d’expériences et de bonnes pratiques.
« En ces temps de réseaux sociaux, nous avons besoin de réseaux de pondération », a-t-il assuré, citant Senghor : « Penser et agir par nous-mêmes et pour nous mêmes » et ce proverbe africain : « Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble »…
Une marche commune déjà engagée par la seconde chambre parlementaire de Côte d’Ivoire dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest face à la menace de nombreux groupes extrémistes et mafieux, mettant aussi en mal bien des Etats sahéliens que les Etats côtiers, tel que l’a exposé son président, Jeannot Ahoussou-Kouadio.
Dans l’exposé laminaire sur le thème « Diaspora et développement : rôle et missions des secondes chambres dans l’établissement des nouveaux partenariats », le représentant ivoirien a parlé du pouvoir diplomatique par le Sénat en proposant le plaidoyer auprès des organisations interparlementaires et des instances dont elles défendent les intérêts pour solliciter le concours nécessaire à la mise en œuvre de programmes d’appui aux stratégies d’engagement des diasporas au développement national.
Notons qu'en dehors du président du Sénat, Pierre Ngolo, la délégation congolaise était composée des parlementaires Jeanne Emilie Ngoto, deuxième questeur du bureau du Sénat; Gabriel Oba-Apounou, président de la Commission Affaires étrangères et coopération du Sénat; Jean Marie Ompebe, président du Groupe parlementaire Union panafricaine pour la démocratie sociale, et Bienvenu Ewoko, secrétaire général du Sénat.