Après la confirmation de quelques cas en Ouganda, le comité d’urgence de l’agence onusienne, réuni le 14 juin à Genève, n’a pas jugé nécessaire de déclarer que la maladie qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) constitue « une urgence de santé publique de portée internationale ».
L’épidémie d'Ebola constitue « une urgence sanitaire en RDC et dans la région », mais ne remplit pas les trois critères pour déclarer une urgence de portée internationale, estime le comité d’urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui exprime sa profonde préoccupation dans une déclaration à la presse publiée à l’issue de sa troisième réunion depuis le début de la maladie en août dernier.
Dans ce contexte, le comité d’urgence appelle notamment les pays à risque à améliorer leur préparation à la détection et à la gestion des cas exportés, comme l'a fait l'Ouganda ; recommande de poursuivre et d’améliorer le filtrage transfrontalier en RDC ; et demande à l’OMS de suivre de près et de publier les progrès réalisés en matière de préparation dans les pays voisins.
Selon cette entité, les cas en Ouganda ne constituent pas une surprise et la réponse rapide ainsi que le confinement initial témoignent de l'importance de la préparation dans les pays voisins. « En même temps, l'exportation de cas en Ouganda rappelle que, tant que cette épidémie se poursuit en RDC, il existe un risque de propagation vers les pays voisins, bien que le risque de propagation vers des pays extérieurs à la région reste faible », a alerté le comité.
« La riposte à l’épidémie était confrontée à des défis en matière de sécurité et de méfiance de la population », a-t-il noté. Elle « continue d’être entravée par le manque de financement adéquat et des ressources humaines limitées », a également souligné l’agence onusienne.
« Bien que l'épidémie ne pose pas actuellement de menace mondiale pour la santé, je tiens à souligner que pour les familles et les communautés touchées, cette épidémie est en réalité une urgence », a dit le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en visite en RDC pour discuter avec les autorités de la riposte à Ebola. Il a séjourné samedi à Goma et Butembo dans l’est du pays, sur le front de la lutte contre l’épidémie, avant de se rendre en Ouganda.
Le 13 juin, l’OMS a indiqué qu’une deuxième personne était décédée du virus Ebola dans l’ouest de l’Ouganda. Il s’agit de la grand-mère d’un garçon de 5 ans qui est mort dans la nuit du 11 au 12 juin du même virus.
Les deux victimes avaient assisté, avec d’autres membres de leur famille, aux obsèques en RDC d’une personne décédée d’Ebola. Toute la famille était rentrée en Ouganda, où le ministère de la Santé l' avait placée en quarantaine après avoir diagnostiqué une contamination de deux enfants de 5 et 3 ans et de leur grand-mère de 50 ans.