Violences sexuelles : les Nations unies invitent les gouvernants à contrer le fléau

Mardi, Juin 18, 2019 - 12:45

La communauté internationale commémore, le 19 juin, la Journée mondiale de lutte contre les violences sexuelles. Une occasion pour l'ONU d’encourager les Etats à mettre sur pied des politiques efficaces, capables d’éliminer toutes les pratiques liées à ces crimes dans les pays en conflit ainsi que d'honorer les victimes et rendre hommage à tous ceux qui ont courageusement perdu leur vie dans la lutte pour leur éradication.

La journée du 19 juin a été décrétée en 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies. « Cette  date a été choisie pour commémorer l'adoption, le 19 juin 2008, de la résolution 1820 du Conseil de sécurité  des Nations unies, dans laquelle le Conseil a condamné les violences sexuelles en tant que tactique de guerre et obstacle à la consolidation de la paix », a précisé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a indiqué que 2019 marque le dixième anniversaire de l’établissement du mandat du bureau de son réprésentant spécial chargé de la question des violences sexuelles commises en periode de conflit.

Dressant le bilan de ces dix ans, le responsable onusien a signifié qu’au cours de la dernière décennie, il y a eu une évolution de la compréhension du fléau de la violence sexuelle liée aux conflits et de son impact sur la paix ainsi que la sécurité internationales, sans oublier la nécessité de prévenir de tels crimes et les services multidimensionnels nécessaires aux personnes survivantes.

Les effets des violences sexuelles

Parlant des conséquences, Antonio Guterres a précisé que les effets de la violence sexuelle en rapport avec les conflits se répercutent sur des générations à travers les traumatismes, la stigmatisation, la pauvreté, la santé précaire et les grossesses non désirées. Ils sont subis par les victimes et leurs enfants. C’est pour quoi, pour contrer ces effets, le Conseil de sécurité a adopté, le 23 avril dernier, la résolution 2467, fondée sur une approche centrée sur les personnes survivantes. Cette approche comporte plusieurs aspects, notamment la justice garantie pour les victimes et leurs enfants ainsi que la fin de l'impunité pour les auteurs de violences sexuelles liées au conflit.

En effet, une approche centrée sur les personnes survivantes demande qu'une plus grande attention soit portée à la sécurité physique et économique des victimes, ce qui inclut la santé mentale, physique et sexuelle. En outre, cette approche garantit aussi l'apport d'un soutien aux moyens de subsistance par le biais de fournisseurs de services qualifiés, en collaboration avec les organisations de la société civile internationales et locales. « Pendant cette journée, nous nous mobilisons afin de renforcer la solidarité avec les victimes qui subissent de multiples stigmates liés à la violence sexuelle, notamment la stigmatisation liée à l'association avec un groupe armé ou terroriste par le viol de l'ennemi », a conclu le secrétaire général, tout en signifiant qu’une approche doit être centrée sur les personnes survivantes. Ceci, afin d’atténuer la stigmatisation, réparer le tissu social et garantir aux femmes victimes qu’elles recevront une plus grande aide.

Notons que pour l’ONU, ces journées internationales sont une opportunité d’informer le grand public des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé. Elles sont également l’occasion pour les pouvoirs publics et la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobilisation des ressources.  

 

Rock Ngassakys
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