Côte d’Ivoire
Le bilan des violents affrontements intercommunautaires de Béoumi, dans le centre du pays, en mai dernier, est passé de quatorze à seize morts, après la découverte de deux corps de personnes portées disparues au bord de la rivière Kan. Le 15 mai, une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé avait dégénéré en bataille rangée dans la ville (située à 60 km à l'ouest de Bouaké), faisant, outre les seize morts, une centaine de blessés et contraignant trois cents personnes à quitter leurs foyers. Les affrontements intercommunautaires, parfois meurtriers, sont fréquents en Côte d'Ivoire. Ces heurts sont souvent liés à la propriété foncière mais aussi aux transports.
Sénégal
Des milliers de personnes ont participé à Dakar à une nouvelle manifestation de la société civile et de l'opposition pour exiger la lumière sur des contrats d'hydrocarbures entre l'Etat et des compagnies étrangères. Selon BBC, Petro-Tim, une société de l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis, a versé deux ans plus tard une prime secrète de deux cent cinquante-mille dollars au frère de Macky Sall, Aliou Sall, actuel président de la Caisse de dépôt et consignation et maire d'une commune de la banlieue de Dakar, ce que celui-ci a formellement démenti. Les manifestants exigent la renégociation des contrats. Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, a lancé, le 12 juin, un « appel à témoins » pour amener les détenteurs d'informations sur la gestion du pétrole et du gaz à les livrer à la justice. Plusieurs personnes, dont des opposants et des experts, ont depuis lors été auditionnés par la Division des investigations criminelles ( police judiciaire).
Éthiopie
Les forces de l'ordre éthiopiennes étaient toujours à la recherche, dimanche soir, du cerveau présumé des assassinats politiques de samedi. Quatre personnes sont décédées, dont le chef d'état-major des armées et le président de l'État-région Amhara, dans le nord-ouest du pays. De nombreuses arrestations ont eu lieu rapidement, mais des opérations sont encore en cours, selon la porte-parole du bureau du Premier ministre, après ce que le gouvernement éthiopien a qualifié de «tentative de coup d’État » régional. Les autorités accusent le chef de la sécurité de l'Amhara, le général Asaminew Tsige, d'être derrière l'attaque. Arrêté pour un présumé complot remontant à 2009, amnistié et libéré en 2018, il est toujours en fuite. Il occupait un poste stratégique dans cette région traversée par de profondes divisions.
Tchad
Deux syndicats de commerçants qui fournissent des services à l’Etat attendent depuis plus de trois ans le paiement des factures des consommables et services. Face au silence que l’administration affiche vis-à-vis de leurs revendications, le Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens et le Syndicat national des commerçants montent au créneau. Cela fait plus de cinq ans que les factures des services qu’ils fournissent ne sont plus payées. Le montant total de la dette intérieure est estimé avec plus de mille milliards et, las d’attendre des promesses non tenues, les opérateurs économiques se disent obligés d’interpeller le gouvernement. Depuis 2013, aucun paiement de plus de 10% sur le montant dû aux fournisseurs n’a été effectué. Arrivés à un point de non-retour, ces syndicats posent un ultimatum de dix jours, avant d’actionner « des actions légales ».
Asecna
Les rapports d’audit attestent de la gestion budgétaire catastrophique de l’agence chargée de la sécurité aérienne dans dix-sept pays africains. Depuis six ans, des sommes considérables ont disparu, vraisemblablement détournées, selon une enquête de Jeune Afrique. Des milliards de francs CFA, estime le magazine. Un employé de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) venait chaque mois retirer des enveloppes auprès d’un chef d’escale. Des millions de francs CFA. L’agent de l’Asecna entrait dans l’ordinateur, faisait disparaître certaines opérations et ne facturait qu’une partie des taxes de survol à la compagnie. En échange, il touchait une commission, le transporteur s’estimant heureux de n’avoir pas à régler l’intégralité de son dû. L’Asecna gère cinquante-sept tours de contrôle, vingt-cinq aéroports internationaux, soixante-seize aéroports régionaux et nationaux. Créée à Saint-Louis-du-Sénégal, en 1959, à l’initiative de la France, celle-ci est la plus ancienne organisation africaine de coopération.
Afrique
Le continent sera plus rémunérateur pour Orange que l’Europe- au plus tard en 2020- si la tendance actuelle se poursuit. Dès 2018, l’excédent brut d’exploitation en Afrique enregistrait une croissance plus rapide que celle des revenus. L’opérateur, qui déploie massivement les réseaux mobiles et la fibre sur le continent africain, y dénombre à ce jour cent vingt et un millions de clients (45 % des clients d’Orange dans le monde), dont cent seize millions uniquement sur des offres prépayées, et y réalise 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit environ 12 % des revenus globaux d’Orange. Présent dans dix-neuf pays, Orange est désormais l’une des figures incontournables du paysage des télécoms dans la région, en troisième position derrière Vodacom, une filiale du britannique Vodafone (deux cent dix millions de souscripteurs et 5,5 milliards d’euros de ventes en 2018) et du géant sud-africain MTN, qui fait la course en tête avec deux cent trente-trois millions de clients et 8,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.