Le libra est une association qui comprend vingt-huit membres fondateurs, dont vingt-quatre entreprises, incluant quatre fonds de capital-risque américains et calibra, une filiale de Facebook.
Parmi les partenaires, on peut noter Visa, Mastercard et PayPal. Ils vont tous investir dix millions de dollars. Libra, "une monnaie digitale accessible à tous'' sera lancé mi-2020. Cette cryptomonnaie ambitionne de devenir une « monnaie digitale mondiale », mais ne sera pas contrôlée par Facebook, pour éviter '' tout impérialisme''.
Cette monnaie virtuelle, s’appuiera sur la technologie Blockchain, née avec le Bitcoin. Le code informatique baptisé "Libra" sera accessible librement, en open source, et son évolution sera décidée par une organisation à but non lucratif, l’association Libra, dont le siège est à Genève en Suisse, et les bureaux en Californie, aux États-Unis. Les membres fondateurs sont pour l’essentiel Américains: Visa et Mastercard, PayPal et Stripe, les opérateurs télécoms Iliad-Free et Vodafone, les plateformes de VTC Uber et Lyft, Booking, eBay et Spotify, le site d’achat-vente de cryptomonnaies Coinbase, les fonds de capital-risque Andreessen Horowitz et Union Square Ventures, des ONG Mercy Corps et la plateforme de microcrédit Kiva. Aucune banque, aucun grand acteur des pays émergents excepté l’Argentin Mercado Pago. On promet une gouvernance '' démocratique''. ''Il est choquant que, trente ans après la création du Web, il reste 1,7 milliard de personnes n’ayant pas accès aux services financiers. Internet a numérisé tout ce qu’il pouvait, sauf l’argent ! C’est une anomalie.
La mission de Libra est de créer une monnaie mondiale simple, accessible à tous, et une infrastructure financière qui aide des milliards de personnes à accéder au système financier et à l’économie mondiale '' a déclaré David Marcus, le responsable de la division Blockchain de Facebook et de la nouvelle filiale Calibra, lors d’une visioconférence avec des médias français.
''Il n'y a pas de protocole de transfert de valeur sur Internet. C’est là le vrai enjeu. Les monnaies numériques sont inévitables aujourd’hui'', a-t-il ajouté. David Marcus a indiqué que le Libra sera '' vraiment une cryptomonnaie et a vocation à être un vecteur d’échanges quotidiens, pas un instrument spéculatif ''. Et l’association Libra va créer '' pour stabiliser cette monnaie, une réserve comprenant des actifs de première qualité, un panier de devises comme le dollar, l’euro, la livre sterling, le yen, et des bons du Trésor des plus grandes banques centrales (Fed, BCE, BoE, BoJ), selon une parité d’un pour un '', a-t-il poursuivi.
Le Libra n' aura pas de distributeur automatique mais des partenaires avec des « points physiques, pour le cashin et le cashout (dépôt/retrait)'', a précisé David Marcus. Qui aura intérêt à utiliser le Libra ? Les cas d’usage pourraient concerner les transferts d’argent internationaux, en particulier les'' remittances'', les virements de migrants vers leur pays d’origine, contre de faibles frais de transactions, '' des fractions de centimes ''. Il s’agit clairement d’un défi lancé aux banques, aux Western Union, MoneyGram, mais aussi aux startups de la Fintech comme WorldRemit et TransferWise. ''L’objectif pour Facebook est de permettre à 2,7 milliards de personnes et quatre-vingt-dix millions d’entreprises, dont des PME, de réaliser des transactions ensemble, sans friction. Cela va générer plus de revenus publicitaires pour Facebook '' explique David Marcus. L’autre cas d’usage est l’essor de l’e-commerce, y compris transfrontalier, en diminuant les frais pour les « marchands », les entreprises vendant sur Internet.
"Si Libra est un succès, nous pourrons offrir de plus en plus de services financiers et développer une nouvelle ligne de business '' confie David Marcus. Calibra est peut-être l'embryon d'une future Facebook bank. À la Banque de France, le Libra est vu plutôt comme un moyen de paiement que de la création monétaire.