Cédéao: l'éco'', la monnaie unique

Lundi, Juillet 1, 2019 - 14:00

Les chefs d'Etat et de gouvernement de sous-région ont adopté formellement, le 29 juin à Abuja, au Nigeria, le nom de  leur projet de monnaie unique, dont ils souhaitent le lancement dès 2020.

"Eco a été adopté comme le nom de la monnaie unique de la Cédéao", peut-on lire dans la déclaration finale. Ce nom avait déjà été évoqué à l'occasion d'une rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la zone, mi-juin à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

Les ministres chargés des questions financières des quinze pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) avaient aussi retenu l'année 2020 pour la mise en circulation de cette monnaie. Discuté depuis une trentaine d'années, ce projet de monnaie unique entre les quinze pays de la Cédéao - dont huit utilisent le franc CFA, arrimé à l'euro - est vu comme un pari risqué par certains analystes, mais un symbole politique fort.

L'éco a été préféré à afri et kola. La Cédéao a opté pour un "régime de change flexible" par rapport aux monnaies internationales, ce qui signifie que le taux de change évoluerait au gré des marchés, comme l'euro ou le dollar. Autre point commun avec la monnaie unique européenne, la politique monétaire serait centrée sur la maîtrise de l'inflation.  En vue de la création de l'union monétaire, des critères ont été fixés, appelant à une maîtrise de l'inflation, du déficit budgétaire, etc., comme c'est le cas lorsqu'un pays adopte l'euro. Mais à ce jour, aucun de ces États membres ne respecte les "critères de convergence" retenus. Ce qui pourrait rendre bien complexe une mise en circulation dès 2020. Cette monnaie remplacerait le franc CFA, créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, indexée à l'euro et garantie par le Trésor français. Ce vestige de la colonisation est décrié par certains, mais assure une stabilité de la monnaie.

Le Nigeria, pays leader de la Cédéao, exige un "plan de divorce" avec la France, où reste déposée la moitié des réserves de change (avoirs en monnaie étrangère ou en or) de ces pays. Un plan encore à négocier. 

Pour les touristes, l'adoption d'une monnaie commune est un plus. Elle permet de voyager dans toute la zone en ne changeant qu'une seule fois. Cela facilite aussi les échanges entre les différents pays.  Pour autant, ce dernier effet pourrait être limité par une zone économique encore très peu intégrée.

 

Noël Ndong
Notification: 
Non