Le président José Mário Vaz reste à la tête du pays mais « laissera la conduite des affaires au gouvernement », a décidé, le 29 juin, la communauté sous-régionale, médiatrice dans la crise politique qui secoue le pays. Le Premier ministre bissau-guinéen devra former un gouvernement au plus tard, le 15 juillet, et préparer la présidentielle de novembre prochain.
Le mandat du président José Mario Vaz a expiré, le 23 juin, et le pays est depuis en affaires courantes jusqu’à la tenue de l'élection présidentielle. Peu avant, les députés de la majorité avaient adopté à l’unanimité une résolution autorisant le président du parlement, Cipriano Cassama, à assurer « l’intérim » du président Vaz.
Le communiqué final de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) indique qu’« un nouveau ministre de la Justice sera nommé sur la base d’un consensus entre le gouvernement et la majorité, avant le 3 juillet ».
En crise politique depuis 2015, et après le limogeage par le président José Mario Vaz de son Premier ministre de l’époque, Domingos Simoes Pereira, la Guinée-Bissau a connu de nouveaux soubresauts, après les législatives du mois de mars. Le président avait alors refusé de nommer au poste de Premier ministre le chef du parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire après le scrutin, qui n’était autre que l’ancien chef de gouvernement limogé.
Après plusieurs semaines de bras de fer avec la majorité, Aristides Gomes, déjà en fonction depuis le printemps 2018, a finalement été désigné par le PAIGC comme Premier ministre. Cela n’a pas cependant mis fin aux tensions et samedi, le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné l’arrestation pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, et de Califa Seidi, chef du groupe parlementaire PAIGC. Les deux hommes se trouvaient à Abuja au moment de l’annonce.