L’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, qui a promis de s’attaquer aux intérêts turcs, reproche Ankara de soutenir militairement ses rivaux du gouvernement d’union nationale.
Le maréchal Haftar a ordonné, en effet, à ses forces de prendre pour cible les navires turcs dans les eaux libyennes et de s’attaquer aux sites stratégiques, aux compagnies et aux projets appartenant à l'Etat turc en Libye. De plus, tous les vols depuis et vers la Turquie sont désormais interdits.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, le porte-parole d'Haftar, Ahmad al-Mesmari, a précisé que « tout ressortissant turc circulant sur le territoire libyen pourrait être arrêté ».
Toutefois, la méthode permettant de mettre à exécution ces menaces reste floue mais les accusations sont claires. Le camp Haftar assure que la Turquie intervient « dans la bataille pour Tripoli de façon directe, c’est-à-dire avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer ». Selon lui, des munitions seraient notamment acheminées auprès des forces du gouvernement d'union nationale via la Méditerranée.
Par ailleurs, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a confirmé récemment que son pays fournit bien des armes au gouvernement d’union nationale, en vertu d'un « accord de coopération militaire entre Ankara et Tripoli ».
Il estime que le soutien militaire de son pays a permis à Tripoli de « rééquilibrer » la situation face aux forces de Khalifa Haftar qui bénéficient, de leur côté, du soutien des Emirats arabes unis et de l’Egypte.
Ces derniers mois, la Turquie a fourni à Tripoli différentes sortes d'armes: des tanks et surtout des drones armés, sans doute opérés par des Turcs. Depuis, quatre drones ont été abattus par l'armée nationale libyenne.
Alors que les autorités de l’ouest défendent cette intervention, beaucoup à l'est considèrent que le combat contre la Turquie en Libye est celui de toute la région contre la confrérie panislamiste.