Justice fiscale : Londres accueille la conférence annuelle de Tax justice network

Mercredi, Juillet 3, 2019 - 13:45

La rencontre du 2 au 5 juillet réunit des experts et académiciens de divers secteurs pour discuter sur la manière dont les banques, cabinets d'avocats et firmes d'audit contribuent à la grande parade du démantèlement fiscal dans le monde.

La conférence a débuté avec une présentation de certaines pratiques des investisseurs directs étrangers, qui privent les pays destinataires de leurs capitaux, d'importants volumes de recettes fiscales et qui parfois leur laissent un passif environnemental conséquent après leur départ.

Les débats de cette année se focalisent sur des recherches qualitatives et quantitatives qui explorent le rôle et l’influence des catalyseurs, ainsi que sur des propositions novatrices visant à améliorer leur réglementation. Au nombre des sujets abordés, la concurrence fiscale et la course au minimum, la justice fiscale et les droits de l'homme, le secret financier, l'ampleur des pertes de revenus et les lanceurs d'alerte.

Cette rencontre de Tax justice network -une organisation non gouvernementale qui mène des actions pour une meilleure justice fiscale dans le monde- intervient un mois juste après la publication par l'organisation d'un indice des paradis fiscaux sur les entreprises.

Il ressort de ce document que derrière la compétition pour l'attractivité des investisseurs en Afrique, se cache le piège de la réduction des ressources fiscales mobilisables par les pays. Ainsi, par exemple, la France et la Grande-Bretagne, qui sont jusqu’à soixante-dix fois plus riches que leurs partenaires africains, sont aussi ceux qui ont été les plus agressifs de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), en matière de négociation des accords fiscaux avantageux pour leurs entreprises.

« La conférence entre dans le cadre d'une volonté de s'informer mutuellement des dernières évolutions et techniques d'entreprises pour éviter de payer globalement les impôts », a confié Alex Cobham, le directeur exécutif de Tax justice network. Selon le rapport 2018 de l'OCDE, la mobilisation des ressources fiscales, en Afrique subsaharienne notamment, dépasse difficilement les 21% du produit intérieur brut.

La sous-région a pourtant besoin d'un maximum de ressources pour apporter des réponses aux besoins d'infrastructures et autres investissements publics, pour l'amélioration de son environnement économique. Or dans le même temps, les pays qui la composent n'ont pas toujours la notation qu'il faut pour obtenir des prêts à taux avantageux sur le marché international de dette.

Josiane Mambou Loukoula
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