En Afrique, les investissements dans les infrastructures de transports passeront de 47,1 milliards de dollars en 2019, à soixante-neuf milliards de dollars en 2020, estime le cabinet d’analyse GlobalData.
Le dernier rapport de GlobalData "African transport networks" révèle que la croissance sera tirée par les investissements dans le secteur ferroviaire. L’entreprise suit actuellement quatre cent quarante-huit projets de transport à grande échelle en Afrique, d’une valeur de 430,3 milliards de dollars dans les secteurs public et privé. Une fois achevés, ils totaliseront plus de 110 000 km (54 110 km pour les routes, 55 345 km pour les chemins de fer et 599 km pour les ponts) dont 75 297 km de création, 29 197 km de modernisation et 5 561 km de mise aux normes.
Les plus gros investissements dans le transport seront réalisés par le Nigeria, le Kenya et l'Egypte. Ils passeront de 7,6 milliards de dollars, 9,5 milliards de dollars et 5,6 milliards dollars, respectivement, en 2019 à 9,8 milliards de dollars, 8,5 milliards de dollars et 7,5 milliards de dollars en 2020.
Grâce à ces investissements, les pays africains pourront accélérer leur processus d’intégration économique et commerciale, qui a été lancé en mai dernier, à travers l’entrée en vigueur de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), prévue le 7 juillet.
« Le manque d'infrastructures en Afrique constitue un obstacle sérieux à la croissance et au développement ; ce qui se traduit par un faible niveau de commerce intra-africain et avec les autres régions », a indiqué Yasmine Ghozzi, économiste chez GlobalData.
Et d’ajouter : « Il existe dans la région une volonté manifeste d'améliorer et d'accroître les échanges commerciaux, et l'on se rend compte que pour ce faire, il faut une intégration industrielle et le développement des infrastructures ».
Les taux d’investissement dans les infrastructures de transport ont augmenté grâce aux grandes initiatives continentales telles que le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique, un programme stratégique visant à mobiliser des ressources dans les pays africains pour transformer le continent grâce à des infrastructures modernes.
En Afrique de l’est, les corridors de transport du nord et du centre desservent neuf pays : Tanzanie, Kenya, Rwanda, Burundi, Éthiopie, République démocratique du Congo, Soudan du Sud, Soudan et Djibouti. Environ 34% du réseau de routes du corridor nord peuvent être considérés comme en bon état. Ce corridor a besoin d’un financement de 1,87 milliard de dollars pour le rendre pleinement fonctionnel, tandis que le corridor central a besoin d’un investissement de 1,67 milliard de dollars pour moderniser l’infrastructure et la rendre totalement fonctionnelle.
En Afrique de l’ouest, le corridor Abidjan-Lagos est un lien essentiel du corridor Dakar-Lagos, qui fait partie de l’autoroute transafricaine de la région de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest, dont le développement est l’une des seize priorités en matière de projets d’infrastructures identifiés à l’échelle du continent.