La secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina J. Mohammed, a annoncé, le 8 juillet, l’appui de son institution pour l'effectivité du marché commun africain.
« L’ONU appuiera pleinement l’Union africaine dans le processus d’opérationnalisation de la Zlec. D’autant plus, nous travaillons déjà avec seize gouvernements africains pour développer des stratégies nationales afin de maximiser les opportunités créées par cet accord, et nous augmenterons ce nombre à partir de l’année prochaine », a précisé Amina J. Mohammed. Elle a insisté sur la détermination de l’ONU à travailler avec les institutions africaines pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre intégrale de la Zone de libre-échange continentale (Zlec), étant donné que le fonds fiduciaire pour l’intégration régionale en Afrique aidera les pays à mobiliser les moyens pour financer l’intégration régionale. Outre cet appui, les Nations unies travailleront également avec l’Union africaine (UA) pour coordonner et mobiliser les sources de financement complémentaires provenant du Fonds Africa50 de la Banque africaine de développement, du Programme de développement des infrastructures en Afrique et de l’initiative Nouvelle route de la soie.
Promouvoir la création d’emplois et l’égalité des sexes
La secrétaire générale adjointe des Nations unie a, en outre, souligné que la Commission économique pour l’Afrique soutiendra de son côté le processus d’intégration des initiatives en faveur de l’égalité des sexes et de l’emploi des jeunes, particulièrement en ce qui concerne les stratégies nationales.
« Cela contribuera à s’assurer que la politique commerciale tient compte des différences entre les sexes et répond aux réalités démographiques, en contribuant davantage au développement durable », a expliqué Amina J. Mohammed, avant de reconnaître que le commerce peut contribuer à élargir ou à réduire les disparités en matière d’inclusion et de genre, en fonction de la gestion du processus. C’est ce qui justifierait l'engagement de travailler avec les gouvernements pour contrebalancer les effets de la libéralisation du commerce sur la répartition et la différenciation entre les sexes. En effet, d'après elle, il est essentiel d’agir maintenant, non seulement pour s’assurer que les femmes profitent de la Zlec mais aussi pour la jeunesse africaine, compte tenu des défis démographiques auxquels le continent fait face.
« Comme vous le constatez, c’est un premier pas. Pour réaliser pleinement son potentiel, il faudra apporter des changements et des améliorations dans plusieurs domaines importants, notamment le développement des infrastructures, la capacité d’exportation et les obstacles non tarifaires », a-t-elle encore précisé.
Agir vite pour récolter les fruits de la Zlec
Selon la secrétaire générale adjointe de l'ONU, la phase II des négociations de l’accord avec l’UA portera sur les droits de concurrence, d’investissement ainsi que de la propriété intellectuelle qui, d'après elle, est l’un des obstacles réglementaires qui créent un dysfonctionnement des marchés intégrés.
« Je vous exhorte à agir résolument et rapidement pendant la période de transition jusqu’au 1er juillet 2020 pour récolter les fruits de cet accord historique. Les Africains doivent se sentir particulièrement fiers d’avoir conclu cet accord, alors que le protectionnisme et les tensions concernant les échanges commerciaux progressent, menaçant ainsi la stabilité économique et le progrès dans le monde », a-t-elle ajouté. Amina J. Mohammed a reconnu que du libre-échange au changement climatique et aux migrations, les pays africains et les organisations régionales développent des politiques progressistes qui démontrent une responsabilité globale et ouvrent une nouvelle voie pour le multilatéralisme et la durabilité. C’est dans ce sens que l’ensemble du système des Nations unies continuera à apporter son appui aux pays africains pour accélérer leur développement. Ceci, pour concrétiser ensemble la vision commune de l’agenda 2063 et celle des Objectifs de développement durable sans laisser personne pour compte. Par exemple, la plus grande zone de libre-échange au monde regroupe cinquante-quatre pays et environ un milliard de personnes. Ainsi, le cas de l’accord de la Zlec permettra aux entrepreneurs, aux industriels, aux investisseurs, aux innovateurs et aux fournisseurs de services africains de réaliser une croissance économique fondée sur le commerce.
Mme Amina J. Mohammed a conclu que « cela créera des emplois et contribuera au transfert de technologie et au développement de nouvelles compétences ; améliorera la capacité de production et la diversification et augmentera les investissements africains et étrangers. La Zone de libre-échange continentale africaine démontre la volonté commune des pays africains de travailler ensemble pour réaliser la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : l’Afrique que nous voulons. C’est un outil pour libérer l’innovation africaine, stimuler la croissance, transformer les économies africaines et contribuer à un continent africain prospère, stable et pacifique ».