La dernière réunion du Conseil d’administration de l'institution financière sur les politiques communes de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) , en appui aux programmes de réformes des États membres, s'est clôturée par des félicitations autour du rebond de la croissance régionale.
Une embellie qui se caractérise " par un rebond de la croissance régionale, une position budgétaire globale de la région proche de l’équilibre, et une accumulation des réserves extérieures au-delà des attentes", souligne le Fonds monétaire international (FMI).
En légère hausse (1,7 %) au cours de l’année 2018, la croissance économique dans l'espace Cémac est au-dessus de 3 % à fin juin dernier, selon le gouverneur de la Banque centrale des États de la communauté (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, Centrafrique et Guinée équatoriale). Les réserves de change des six pays de la Cémac atteignent 3 822 milliards francs CFA à fin juin 2019, alors qu'elles étaient à 2552 milliards francs CFA au 31 décembre 2017, et à 3 360 milliards francs CFA à fin 2018.
L'autre nouvelle concerne la mise en place de nouvelles règlementations des changes. La Banque des États d'Afrique centrale a renforcé la régulation. Elle vient d'organiser les émissions de valeurs mobilières sur le marché des capitaux de la région Cémac. Ainsi, en dessous de cinquante millions francs CFA de valeurs mobilières émises, les intervenants de l’opération ont l'obligation désormais de la déclarer quinze jours avant son début. Pour les opérations d'un montant supérieur, une autorisation préalable de la BEAC est désormais requise. Est également soumis au régime de l'autorisation, le transfert des fonds collectés par les émetteurs de valeurs mobilières non incorporés en zone Cémac. Pour l'opération en elle-même, le délai est de trente jours auxquels il faut ajouter dix jours pour l'autorisation des transferts des fonds. Ce renforcement de la règlementation vient se rajouter à la procédure de visa préalable, qu'il faut effectuer auprès de la Commission de surveillance des marchés financiers. Si le durcissement du dispositif réglementaire peut être compris comme une volonté de protéger les réserves de change de la région, il y a risque, notamment la restriction de la capacité d'investissement en capital à partir de la Cémac.