Dans sa pièce de théâtre en sept tableaux parue chez L’Harmattan, l’auteur explique la naissance de la démocratie dans un Etat anonyme.
L’incipit décrit la crise politique qui secoue un Etat anonyme dans lequel la succession au trône se fait par « coup d’Etat » (p. 25). Le pouvoir politique est d’abord entre les mains d’un unique parti politique dictatorial, composé des membres qui sèment la terreur chez le peuple, se servent au lieu d’être au service de la population. Le climat politique est tel que les trois pouvoirs qui constituent la démocratie ne sont pas indépendants.
Mais avec l’arrivée de la perestroïka, tout chamboule. Une nouvelle ère politique commence qui change la donne, car désormais la succession au pouvoir se fait par « le processus électoral » (p. 26). La démocratie s’installe, des partis politiques naissent, dirigés par des hommes qui hier étaient membres du pouvoir déchu. Une conférence nationale est organisée à laquelle participent « des parlementaires » (p. 51) qui demandent des comptes rendus et accusent ceux qui ont déjà dirigé l’Etat de l’avoir ruiné.
Ce vent fragilise le pays qui peine à se relever. Les protestations y demeurent malgré l’élection d’un Premier ministre, chef du gouvernement, chargé de diriger la « transition » (p. 62) et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Bientôt, ce Premier ministre va brillamment perdre l’élection présidentielle non transparente, laissant la place à Kilikili, un diplômé et homme de sciences qui a de bonnes idées pour son pays qu’il souhaite engager sur la voie de la modernité. Pour la bonne gouvernance, il décide de la fixation, par lui-même, du prix de l’or noir de son pays.
Au-delà de la narration, le dramaturge dénonce les conséquences de la perestroïka dans les pays d’Afrique. Il a déstabilisé les pouvoirs politiques qui se caractérisent désormais par l’incompétence, l’instabilité et l’insouciance. Il est aussi noté le désir de certains membres des partis politiques de demeurer longtemps au pouvoir.
"Au cœur du vent" est la première pièce de théâtre de l’écrivain Landry-Pascal Goma, né au Congo-Brazzaville, en 1968.