Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont accordés, le 12 juillet, sur le nom que portera la future monnaie unique qui devrait entrer en vigueur en 2020.
« À terme, le franc CFA s'appellera l'éco. Nous allons continuer d’y travailler, on espère que ça pourra se faire le plus tôt possible. Les pays qui sont prêts et qui ont fait des efforts importants de bonne gestion, de bonne gouvernance, de maîtrise des déficits, de maîtrise de la dette, seront prêts sans doute en 2020. Il appartiendra aux chefs d’Etat de cette zone de prendre une décision, ce n'est pas à moi de le dire », a annoncé le président ivoirien, lors d'une conférence à Abuja, au Nigeria, quelques jours après l’avoir affirmé à Paris, en marge d'une visite d’Etat.
Huit pays (membres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l'Ouest UEMOA) vont abandonner le franc CFA et les sept autres leur monnaie nationale. Le projet d'union monétaire entend favoriser l'intégration économique et sociale de la zone.
« Aujourd'hui, le taux de change de l'euro par rapport au franc CFA est de 655,9. Et bien sûr, si les chefs d'État décidaient l'année prochaine de changer le franc CFA en Eco parce que nous avons respecté tous les critères de convergence, ce taux ne changerait pas dans l'immédiat. Les pays qui sont prêts et qui ont fait des efforts importants de bonne gestion, de bonne gouvernance, de maîtrise des déficits, de maîtrise de la dette, seront prêts sans doute en 2020 », a expliqué Alassane Ouattara.
En effet, le vœu des dirigeants ouest-africains, depuis 1983, serait de payer prochainement en Eco en Côte d’Ivoire, au Mali, au Nigeria et dans toute l’Afrique de l’Ouest. Remplacer le franc CFA, hérité de la colonisation et qui suscite toujours des débats houleux est un projet ancien.
Pour Alassane Ouattara, la parité fixe a plusieurs avantages. « Nous considérons que ce taux de change fixe vis-à-vis de l'euro a bien servi nos économies, maîtrise l'inflation, nous permet d'avoir des taux de croissance les plus élevés du continent. Il n'y a rien de pire pour les populations que l'inflation. Je suis très fier de dire que la Côte d'Ivoire depuis sept ans n'a jamais dépassé un taux d'inflation de 1 à 2% par an, et il faut que cela soit maintenu. »
Pour l’instant, l’heure est au respect des critères de convergences. Notamment le déficit est à 3% du PIB. L’UEMOA est à quatre aujourd’hui. Objectif pour les États membres : descendre à 3% d’ici la fin de l’année pour que l’éco puisse entrer en vigueur l’an prochain.
Selon les dirigeants de la Cédéao, la monnaie unique pourrait être la plus stable possible pour garantir la stabilité de la future zone financière. L'inflation, le déficit et la dette publique devront respectés des normes précises, qu’il faut encore définir.
Autre chantier : la création d'une banque centrale qui devra, entre autres, réguler le taux de change. Aujourd'hui, le CFA est indexé sur une seule et même monnaie : l'euro. L'éco sera flexible et adossé à un panier de devises. L’euro, le dollar, le rouble, toutes ces monnaies permettront de réguler le taux de change de l'éco. Plus le panier est important, plus la monnaie est indépendante.