À la faveur de la célébration du 14 juillet, à Brazzaville, l’ambassadeur de France a saisi l’opportunité pour dresser un bilan positif de la coopération entre les deux pays ces dernières années.
« Notre relation a su reprendre un ton confiant et constructif, fidèle à l’esprit d’amitié qui, depuis Pierre Savorgnan de Brazza et le roi Makoko Iloo 1er constitue l’essence des liens entre nos deux pays », a déclaré le diplomate français devant le ministre de la défense, Charles Richard Mondjo, représentant le gouvernement, et un parterre d’invités.
Arrivé au terme de sa mission diplomatique au Congo, Bertrand Cochery s’est félicité, en outre, de « la reprise de relations franches, cordiales et constructives entre la délégation de l’Union européenne et le gouvernement congolais ». Il est satisfaisant, a-t-il ajouté, « d’achever sa mission sur ce constat des progrès accomplis en trois ans ».
Parmi les avancées, le diplomate français a cité, entre autres, le retour à la paix dans le département du Pool, l’adoption du programme avec le FMI, le soutien de la France, la signature de trois feuilles de route structurant un nouveau cadre de coopération renforcée dans les secteurs essentiels de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’éducation, de la santé, et de l’environnement… Sur le chapitre du développement, Bertrand Cochery a mentionné l’engagement « déterminé » de l’Agence française de développement, dont les projets, a-t-il expliqué, « embrassent tous les secteurs essentiels à l’avenir du pays et au mieux-être de sa population ».
« Le programme Congo/FMI sanctionne les efforts accomplis… »
Actualité oblige, l’ambassadeur de France n’a pas manqué de donner son point de vue sur l’adoption, récemment, du programme triennal entre le FMI et le Congo. « Nous adressons nos vives félicitations à la République du Congo pour l’adoption dudit programme il y a quelques jours. Le Congo sait qu’il peut compter sur l’appui de la France, dans la droite ligne des engagements pris par le ministre Bruno Le Maire lors de la réunion des ministres de la Zone Franc à Brazzaville, en avril 2017 », a rappelé Bertrand Cochery, qui estime que « l’adoption de ce programme sanctionne les efforts accomplis par le Congo au cours des deux dernières années, tant en matière de rééchelonnement de sa dette extérieure publique avec la Chine, que de recadrage budgétaire ou d’engagement de négociations avec les traders pétroliers ».
Le diplomate français pense que « ce programme, toutefois, s’il est une condition nécessaire, n’est pas une condition suffisante au redressement tant attendu de l’économie congolaise ». Pour lui, la mise en œuvre du programme du FMI offre l’occasion unique d’avancer dans trois directions complémentaires au cours des prochaines années, à savoir l’investissement dans les dépenses sociales ; une réforme sincère et globale de la gouvernance financière ; un assainissement de l’environnement des affaires… « En avançant dans ces trois directions, et tout en conciliant mise en valeur et préservation des atouts environnementaux, les années à venir peuvent être décisives et gagnantes pour le Congo », a-t-il laissé entendre.
En se référant au discours de Georges-Jacques Danton prononcé en 1792 devant l’assemblée législative lorsqu’il disait : « Il faut de l’audace et encore de l’audace, toujours de l’audace », l’ambassadeur de France a encouragé le Congo à aller de l’avant. Mais, « il faut aussi de l’intelligence, du cœur et de l’amitié, en un mot de la fraternité », a-t-il ajouté.
En cette journée commémorative, l’ambassadeur n’a pas manqué de raviver les souvenirs sur ce que fut l’engagement des soldats africains dans la lutte de libération de la France.
Pour lui, l’Afrique « en essor a besoin de s’inscrire dans un système des relations internationales responsables, apte à élaborer des solutions collectives qui prennent en compte les aspirations, les défis et les atouts des Etats africains. Plus que jamais, le monde a besoin d’une Afrique forte et unie, jouant pleinement son rôle de continent du XXIème siècle ». À cet égard, l’ambassadeur a salué les avancées « considérables » enregistrées lors du sommet de l’Union africaine, tenu récemment à Niamey, au Niger, ayant permis la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale.
Avant de clore son message, le diplomate français a exprimé sa gratitude à l’endroit de ceux qui ont été des acteurs indispensables durant sa mission au Congo, notamment le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, qui, selon lui, a bien voulu l’honorer de « sa confiance, de sa disponibilité et de son amitié », sans lesquelles il n’aurait pu mener à bien sa mission. Il mesure, a-t-il dit, l’insigne honneur que le président de la République lui a fait, en le nommant Commandeur dans l’ordre du Mérite congolais. À cette reconnaissance, l’ambassadeur a associé la première dame du Congo, Antoinette Sassou N’Guesso, les autorités du pays et autres personnalités.