L’utilisation de l’aide au développement pour le renforcement des capacités commerciales des pays pauvres facilite la diversification de l’économie des pays et contribue à l’émancipation économique de la population marginalisée, mais les progrès en la matière demeurent inégalement répartis sur le plan géographique, selon le dernier rapport de l’OCDE et de l’Organisation mondiale du commerce(OMC) sur l’aide pour le commerce.
Le rapport Aid for Trade at a Glance 2019: Economic diversification and empowerment indique que, sur les quatre-vingt-huit pays en développement ayant pris part à l’exercice de suivi, quarante-sept (principalement situés en Afrique) ont déclaré avoir progressé dans la diversification de leur économie depuis le lancement, en 2006, de l’initiative Aide pour le commerce de l’OCDE et l’OMC, ce que confirment les statistiques commerciales.
La majeure partie des avancées réalisées a été observée dans le secteur de l’agriculture, suivi par celui des services et par l’industrie. Les pays qui peinent toujours à tirer parti du commerce international pour diversifier leur économie sont les moins avancés, ou les petits États insulaires en développement, les pays en développement sans littoral et ceux qui sont tributaires des ressources naturelles ou dévastés par un conflit.
"L’aide pour le commerce est efficace. Elle produit de réels effets là où elle est le plus nécessaire", a déclaré le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, lors de la présentation du rapport, à l’occasion de l'examen global 2019 de l’aide pour le commerce, organisé à l’OMC, à Genève.
"Cela dit, le chemin de la diversification de l’économie est rendu plus complexe par la faible croissance du commerce et le recul de l’IDE. La montée des tensions commerciales et du protectionnisme est préjudiciable aux perspectives de croissance, et lorsque le commerce fondé sur des règles régresse, ce sont les pays et les populations les plus vulnérables qui sont le plus durement touchés ", a-t-il renchéri.
Les rapports précédents ont toujours montré que l’aide pour le commerce constituait un puissant moteur du développement économique, tant au niveau microéconomique que macroéconomique, car elle crée les conditions nécessaires pour faire du commerce un stimulant de l’investissement et une source d’emplois nouveaux.
Le rapport 2019 indique que la réalisation des objectifs spécifiques ‑ et complémentaires ‑ que sont la diversification et l’accession des petites entreprises, des jeunes et des femmes aux moyens de participer au commerce et d’en tirer avantage, sera essentielle pour assurer la concrétisation des Objectifs de développement durable.
Selon ce rapport, des montants de quare cent nruf milliards USD d’aide publique au développement (APD) et de trois cent quarante-six milliards USD de prêts concessionnels ont été utilisés depuis 2006 pour stimuler le commerce dans les pays en développement, à travers l’investissement dans des domaines tels que les infrastructures, la réglementation ou les moyens d’accéder à l’assistance technique. De plus, les engagements d’APD et de prêts des pays donneurs ont représenté cent milliards USD en 2017, et l’aide entre pays en développement, neuf autres milliards USD. On a constaté que chaque dollar des États-Unis investi dans l’aide pour le commerce suscitait des exportations d’une valeur de huit USD dans les pays en développement et de près de vingt USD dans les pays les moins avancés, selon le pays et le type d’investissement.
Des échanges commerciaux ouverts et fondés sur des règles contribuent au bien-être au niveau mondial en facilitant la diffusion des biens, des services, de la technologie et des connaissances, encore que beaucoup de pays en développement restent confrontés à de nombreuses contraintes du côté de l’offre. Au cours des trente dernières années, cinq pays sont sortis de la catégorie des pays les moins avancés. Deux autres ‑ le Vanuatu et l’Angola – sont en bonne voie pour y parvenir en 2020-21 et dix autres encore progressent dans cette direction à un rythme satisfaisant. En revanche, pour trente-cinq autres des pays les moins avancés, les progrès sont faibles.