Le célèbre « Zoulou blanc », chanteur, compositeur et l'une des figures de proue de l'anti-apartheid est décédé, le 16 juillet, des suites d'un cancer du pancréas.
Depuis l'annonce de la triste nouvelle, les hommages s'enchaînent. Et en Afrique du Sud, l'émotion est grande. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a salué la mémoire d'un « compatriote exceptionnel et une icône de la cohésion sociale et de l'antiracisme ». Le ministre de la Culture déplore la mort « d'un géant immense ».
De son côté, la Fondation Nelson Mandela a, elle aussi, rendu hommage à celui qui a lutté toute sa vie contre l'apartheid. C'est un message émouvant qu'a mis en ligne cette association créée par l'ancien président sud-africain, ayant tissé un lien particulier avec le chanteur.
« La Fondation Nelson Mandela déplore le décès d'une icône musicale et d'un combattant de la liberté, Johnny Clegg. Nous sommes bénis de l'avoir vu. Nous continuerons à chanter Asimbonanga. Nous continuerons à travailler pour le pays de ses rêves », peut-on lire dans le communiqué de l'association, qui ajoute en langue zoulou : « Hamba kahle qhawe lamaqhawe », « un grand héros et des héros. Nous sommes bénis d’avoir pu le connaître, nous continuerons à chanter Asimbonanga et nous continuerons à œuvrer pour le pays de ses rêves ».
Johnny Clegg avait fait de ses morceaux des hymnes anti-apartheid et toujours prôné la libération de Nelson Mandela lorsqu'il était en prison. Pour le « zoulou blanc », Madiba a toujours été « un symbole très important ».
En effet, Johnny Clegg avait fait de la lutte contre l’apartheid le combat de sa vie. Symbole d’un combat acharné pour l'égalité, le « zoulou blanc » restera une icône en Afrique du Sud, mais aussi dans le monde entier.
« Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant. Il a montré ce que cela signifiait d'embrasser d'autres cultures sans perdre son identité », a déclaré son manager Roddy Quin, dans un communiqué.
En outre, c'est par ses chansons que Johnny Clegg délivrait son message de paix. Des morceaux qui ont, d’ailleurs, parfois été interdits dans les pires heures de l’apartheid en Afrique du Sud, durant lesquelles l'artiste a plusieurs fois été arrêté par la police ou a vu ses concerts être annulés.
Si Johnny Clegg laisse un grand vide derrière lui, la relève semble déjà être assurée par son propre fils, Jesse Clegg. Alors que son père est atteint par la maladie dès 2015, Jesse trouve cependant l'inspiration pour sortir un troisième album en 2016, sobrement intitulé Things Unseen ; et il s'apprête à entrer en studio dans les prochaines semaines pour peaufiner son quatrième album, dont le premier single, Let it burn, est disponible depuis début juillet sur toutes les plateformes.