Lutte contre la déforestation: la Côte d’Ivoire se dote d’un nouveau code forestier

Samedi, Juillet 20, 2019 - 14:30

Le gouvernement ivoirien a publié, le 19 juillet, le document visant la préservation, la réhabilitation et l’extension des forêts du pays.

 

Selon Abidjan, les spécificités du nouveau code sont la prise en compte de l’ensemble des activités rurales et la mise en place d’un cadre favorable à l’investissement privé, à savoir l’agroforesterie; l’ordre public écologique; la concession forestière; l’observation indépendante ainsi qu’une approche participative, multi-acteurs et transparente, fondée sur les fonctions d’intérêt général des écosystèmes forestiers.

Ce document qui va désormais réglementer le secteur forestier opère aussi une classification simplifiée des forêts, basée sur le régime de propriété qui inspecte la gestion du domaine forestier du pays.

Spécifiant le bien-fondé et l’intérêt de ce code, le gouvernement a reconnu que la criminalité forestière demeure une vive préoccupation pour tous les Etats. Car, avec le braconnage, les feux de brousse, le sciage abusif et les divers autres trafics, nos forêts deviennent le théâtre d’activités illicites majeures affectant tant le couvert forestier que la population environnante.

« La préservation et la réhabilitation des forêts n’ont pas toujours été une priorité pour la majorité des Etats. Mais, les enjeux planétaires commencent à avoir raison de leurs importances avec les initiatives multiples comme la COP », a déploré le gouvernement ivoirien, tout en insistant sur le fait que la réduction drastique de la couverture forestière du pays est liée essentiellement à une exploitation anarchique et incontrôlée. Ce qui influence négativement le développement de ce secteur. Par exemple, de seize millions d’hectares de forêts au début du 20e siècle, les superficies résiduelles de forêts ne représentaient plus que trois millions d’hectares en 2015, soit un rythme moyen de disparition supérieur à deux cents millions d’hectares par an.

Les causes de ce recul sont : l’agriculture extensive, l’exploitation mal maîtrisée des forêts pour satisfaire les besoins en bois d’œuvre et en bois énergie, l’insuffisance de la capacité de la puissance publique à faire respecter sur le terrain les textes censés protéger les forêts.

« À cette allure, les forêts ivoiriennes auront disparu d’ici une dizaine d’années. Et, environ 12% des émissions mondiales de gaz à effet de serre résultent de la déforestation. D’ici à 2030, la pression sur la forêt sera en forte hausse en raison, notamment de la croissance démographique, de l’urbanisation accélérée, de la création de nouvelles zones industrielles et des exploitations agricoles », précise encore le gouvernement, avant d’indiquer qu’il devient impérieux d’envisager une nouvelle approche de reconquête et d’accroissement de la couverture forestière nationale. Celle-ci doit passer par la mise sur pied d’une nouvelle politique de préservation.

« La révision du code forestier nous donne l’occasion de généraliser sur l’ensemble du territoire national les obligations de protection et d’exploitation durable des arbres et d’en clarifier les modalités, afin que chaque acteur économique investissant dans la conservation ou la plantation d’arbres forestiers sache précisément qu’il pourra bénéficier du fruit de ses efforts quand ses arbres arriveront à maturité », a-t-il lancé, en soulignant que le pays entend également lutter contre les changements climatiques, en créant les meilleures conditions pour la réhabilitation des forêts et la séquestration du carbone par tous les moyens mis à sa disposition.  

 

Rock Ngassakys
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