Le chef de la commission économique pour l'Afrique à l'Union africaine, Carlos Lopez, a analysé les enjeux et l'impact économique de la Zone de libre-échange continentale(ZLEC). Celle-ci est une avancée majeure pour l'Afrique.
Pour Carlos Lopes, les perspectives sont bonnes pour l'Afrique, exportateur jusqu’ici des produits bruts. La place de l’Afrique dans le commerce mondial ne sera plus la même. Le continent a plus d'avantages à faire du commerce intra-africain, le marché est en train de s’étendre avec la population qui croît, et la consommation interne devient de plus en plus importante. Le continent donnera un élan à l’industrialisation, compte tenu de la consommation des produits transformés. Les échanges au sein de la ZLEC représenteront 52 % de l’ensemble des échanges des pays africains avec leurs partenaires dans les autres continents d’ici fin 2020. Il a rappelé que tous les pays qui ont établi des zones de libre- échange ont bénéficié d'une augmentation considérable de leur commerce régional, et qu' avec la zone de libre-échange tous les pays gagnent, même si certains gagnent plus et d’autres moins dans des transactions. Et ceux qui gagnent le plus, c’est parce qu’ils se préparent.
Pour lui, il faut des politiques qui créent des mécanismes et qui permettent de tirer avantage de son insertion dans une telle zone. Il rappelle que la croissance n'est pas statique. La croissance de l'Afrique est tirée de la consommation interne (démographique, les infrastructures et l’urbanisation), et du prix des matières premières. L’Afrique a toutes les chances d’augmenter cette partie de consommation interne si on se focalise davantage sur le marché africain pour les exportations. Prenant l’exemple des pays producteurs de pétrole (Angola, Libye, Nigéria, etc). Ils vendraient une partie de leurs produits raffinés aux autres pays africains. Les pays africains continuent d’importer à peu près 70% de leur production pétrolière parce qu’ils ne raffinent pas, ils n’ont pas donné la priorité à l’industrialisation regrette-t-il. Pour y arriver, il faut nécessairement des réformes. "Or, Beaucoup de pays préfèrent la facilité au complexe", a souligné Carlos Lopes. Concernant le débat sur une monnaie unique en Afrique "ce n’est pas la solution en ce moment", a-t-il dit, la création d’une zone monétaire étant "très complexe".