Soucieuse de la situation des réfugiés et migrants en Libye et en méditerranée, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont fait, le 22 juillet, une déclaration conjointe appelant les gouvernements à renforcer leur coopération afin de prévenir de nouvelles pertes de vies humaines.
« Le statu quo de la situation des migrants en Libye ne peut pas continuer ... Et, on ne devrait pas continuer à renvoyer les personnes secourus en méditerranée vers la Libye et de ne pas criminaliser les ONG qui viennent à leur secours en mer », ont déclaré le HCR et l’OIM.
Selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, leur réaction fait suite à une réunion de haut niveau qui a été organisée, le 22 juillet à Paris, pour mettre sur pied une meilleure politique capable d’aider les migrants. Cette rencontre avec les Etats européens a connu la participation active de plusieurs ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union européenne (UE).
Reconnaissant que la situation en Libye constituait une crise humanitaire, le représentant de l’OIM a, de son côté, signifié que la violence survenue ces dernières semaines à Tripoli a rendu la situation plus désespérée que jamais. Pour ce faire, il faut agir tous sur la nécessité de faire cesser la détention arbitraire des réfugiés et des migrants en Libye.
« Un processus de libération ordonnée doit être mis en œuvre pour les personnes détenues dans les centres de détention et les transférer vers des zones urbaines ou vers des centres ouverts. Cela leur permettra de bénéficier d’une liberté raisonnable de mouvement, d’un hébergement, d’une assistance et d’une protection contre les violences et les abus », a-il ajouté, avant d’indiquer que les hauts-responsables onusiens estiment que les agences humanitaires devront pouvoir assurer un suivi indépendant de ces personnes avec un accès régulier et sans entrave auprès d’elles. "Compte tenu des risques d’abus, de mauvais traitements ou de décès, personne ne devrait être renvoyé dans un centre de détention en Libye après avoir été intercepté ou secouru en mer », ont-ils souligné .
Reconnaître le rôle que jouent les ONG
Pour le HCR et l’OIM, il est temps que les Etats reconnaissent le rôle crucial joué par les ONG car, les ONG ne devraient pas être criminalisées ni stigmatisées pour avoir sauvé des vies en mer. « Les navires de commerce, sur lesquels on compte de plus en plus pour mener des opérations de sauvetage, ne doivent pas être poussés à transférer les personnes secourues auprès des garde-côtes libyens, ni à les faire débarquer en Libye. Ce pays devient un pays qui est dépourvu de ports sûrs », ont-ils conclu.