Algérie
En Algérie, les langues administratives sont traditionnellement l’arabe et le français. Mais le ministre de l’Enseignement supérieur affirme, depuis plusieurs semaines, que la langue française n’est pas utile et qu’il souhaiterait qu’elle soit remplacée par l’anglais. Tayeb Bouzid, qui ne semble pas vouloir s'arrêter là, a pris une première décision : utiliser plus d’anglais dans les universités au détriment du français. Les en-têtes des documents officiels devront désormais être écrits en arabe et en anglais. Le français est enseigné dès l’école primaire, et une partie des filières universitaires sont dans cette langue.
Gambie
Auditionnés, le 23 juillet, par la commission vérité et réconciliation, deux anciens membres de la garde présidentielle de Yahya Jammeh ont reconnu avoir participé à l'exécution de migrants sur ordre de l'ancien chef de l’État gambien. Les faits remontent à juillet 2005. Cinquante-six migrants, en majorité des Ghanéens, mais aussi des Sénégalais, des Ivoiriens, des Nigérians et des Togolais, sont exécutés sommairement. Solo Bojang était le commandant de cette unité. Sanna Manjang, déserteur de l'armée, en fuite, a été accusé par un autre « jungler », Malick Jatta, d'avoir participé à l'assassinat, en 2004, du journaliste Deyda Hydara.
Libye
Le Gouvernement d’union nationale affirme avoir repoussé une « grande offensive » au sud de la capitale. L'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar, qui mène depuis, le 4 avril, une offensive pour conquérir Tripoli, parle de son côté d’avancée sur plusieurs fronts, tout en intensifiant les frappes aériennes. Elles visent les positions des milices pro-Gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli et à Gharyan. Les déclarations officielles en provenance de Tripoli n'en finissent plus de se contredire. Chaque camp impliqué dans cette guerre affirme que les combats de ses dernières heures tournent en leur faveur. L'ANL dit se préparer à l'assaut final pour contrôler la capitale. Le GNA, dirigé par Fayez el-Sarraj, a fait part de son inquiétude. Il demande à nouveau à la communauté internationale d'intervenir.
Soudan
L’accord de partage du pouvoir signé, le 17 juillet, avait entraîné des divisions, alors que civils et militaires doivent aussi signer une charte constitutionnelle qui doit officiellement lancer la transition jusqu'à des élections. Les Américains poussent pour qu’au final un pouvoir civil émerge et que le dialogue se poursuive jusqu’à une signature définitive. Ils ne voient pas forcément d’un bon œil les divisions apparues après l’accord de partage du pouvoir. La coalition civile a envoyé des représentants à Addis-Abeba pour négocier avec les groupes armés du Darfour qui ont tous rejeté le document. En attendant, ce sont bien les militaires qui contrôlent le pays. Malgré le massacre du 3 juin perpétré par les miliciens des Forces de soutien rapide (FSR), leur chef Hemeti est toujours un personnage de premier plan. Une immunité des personnes en fonction est en négociation. Une commission d’enquête doit être mise sur pied.
Mali
Le gouvernement a décidé de régler une partie de la facture de la dette intérieure, soit 103 milliards FCFA. Une décision perçue comme une bouffée d’oxygène pour les fournisseurs nationaux. Avec cette enveloppe, « tous les mandats/arriérés de 2018 seront payés ». Dans les détails, plus de 10 milliards FCFA de créances comprises entre 101et 200 millions seront payés. 6 milliards de créances entre 201et300 millions sont également concernés. Presque la même enveloppe a été prévue pour satisfaire les entreprises détenant des créances comprises entre quatre cent-un et cinq cents millions. L’Etat malien, dans le cadre de cette opération d’apurement, va distribuer plus de19 milliards aux créanciers dont les montants sont inférieurs à 1 milliard, mais supérieurs à 500 millions. Le gros lot, 59 milliards, revient aux fournisseurs dont les créances sont supérieures au milliard.
Gabon
Le FMI estime que les exonérations fiscales accordées aux entreprises de la zone économique à régime privilégié de Nkok sont inefficaces. Les dépenses fiscales sont générées par la renonciation délibérée par l’État de certaines recettes fiscales en vue d’encourager l’investissement dans des secteurs. Selon les données de la comptabilité nationale, sur la période 2016-2017, les dépenses fiscales accordées aux entreprises dans le pays se sont élevées à 156,59 milliards de FCFA. Mais, à l’épreuve des faits, les investissements escomptés du fait des gains fiscaux concédés aux entreprises tardent à être réalisés. Ce qui amène plusieurs observateurs notamment les partenaires techniques et financiers à douter de l’efficacité de cette démarche.
Cameroun
Le Cameroun et la Suisse s’activent pour mettre fin à la double imposition en matière d’impôts sur le revenu et prévenir la fraude et d’évasion fiscales entre les deux pays en vue de favoriser l’investissement. En cas de conclusion d’un accord entre les parties, les impôts payés dans l’un des pays par une entreprise présente sur les deux territoires sont pris en compte dans l’autre pays. Ce qui va entraîner une réduction des charges fiscales au profit des entreprises concernées par l’accord.
Le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze et l’ambassadeur de Suisse au Cameroun, Pietro Lazerri, ont coprésidé, le 22 juillet, à Yaoundé, le deuxième round des négociations en vue d’éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu et prévenir la fraude et l’évasion fiscales entre les deux pays.