La président de la République tunisienne est décédé, à quelques mois de la fin de son mandat, ce jeudi 25 juillet à l’hôpital militaire de Tunis où il avait été admis mercredi soir suite à un problème de santé consécutif au sérieux malaise qu’il avait eu le mois dernier.
Le chef d’Etat tunisien, à la tête de son pays depuis 2014, était le premier chef d’Etat issu d’un scrutin présidentiel libre. Héritier de Habib Bourguiba, le « Père de l’indépendance », il s’était assigné la mission de réhabiliter le « prestige de l’Etat » menacé à ses yeux par les « surenchères » de la révolution.
Considéré comme la figure emblématique de la politique tunisienne, Béji Caïd Essebsi est le quatrième président de la République depuis son investiture le 31 décembre 2014. Il était le chef d’État en fonction le plus âgé après Elizabeth II et le président malaisien Mahathir Mohamad.
En avril 2019, fatigué, il avait déjà renoncé à briguer un second mandat, préférant "laisser la place aux jeunes". Une décision prise quatre jours après l'annonce de la démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika (82 ans), après un mois et demi de manifestations dans son pays, voisin de la Tunisie.
Selon la Constitution de son pays, il revient au président du Parlement tunisien, Mohamed Ennaceur, d’introniser le président de la République par intérim en début d’après-midi. Selon la même Constitution, ce dernier est habilité d’assurer l’intérim durant 45 à 90 jours.
Le décès de Béji Caïd Essebsi intervient le jour de la célébration, par son pays, de la proclamation de la République en 1957, habituellement marqué par un discours du chef de l’Etat.
Né le 29 novembre 1926 à Sidi Bousaïd, village balnéaire au nord de Tunis, il est issu d’une famille de la bourgeoisie tunisoise qui comptait parmi ses aïeux un mamelouk d’origine sarde.