Banque mondiale : l'Afrique au cœur des préoccupations de David Malpass

Vendredi, Juillet 26, 2019 - 14:20

Le nouveau président de la Banque mondiale, l'Américain David Malpass, nommé par Donald Trump en avril dernier, donne sa vision pour l'Afrique. Ce continent va concentrer l’essentiel de la pauvreté dans le monde à l'horizon 2030, selon lui.

Selon les chiffres de la Banque mondiale, un milliard de personnes sont sorties de la pauvreté depuis 1990, des millions d'autres ont pu accéder à l'eau potable et l'éducation. Mais selon le nouveau président de la Banque mondiale, l'Américain David Malpass, l’essentiel de la pauvreté dans le monde se concentrera sur le continent africain à l'horizon 2030. Augmentation de l'espérance de vie, baisse de la mortalité infantile et maternelle, meilleure éducation... Le bilan de la Banque mondiale est globalement positif, pour David Malpass. Mais sept cent millions de personnes vivent toujours dans l'extrême pauvreté: "sept cent millions de trop", a-t-il déploré.

Son objectif c'est d'améliorer l'efficacité de l'institution. Vis-à-vis des pays africains qui accusent une lourde dette, il entend encourager "les bonnes politiques", "un élément clé" pour attirer les investissements privés. Mais il pense que la pauvreté va continuer à augmenter en Afrique subsaharienne. Selon les projections, d'ici 2030, près de neuf personnes sur dix vivant dans l'extrême pauvreté seront originaires de l'Afrique, alors que la population du continent va s'accroître dans le même temps de 1,3 milliard, soit plus de la moitié de la croissance de la population mondiale. En âge de travailler, la population africaine devrait passer de 705 millions de personnes en 2018 à près d'un milliard d'ici 2030, selon la Banque africaine de développement (BAD). Ce qui peut être une chance si elle trouve à s’employer et produire de la richesse.

Enormes défis et bonne gouvernance, "je souhaite que la Banque mondiale soit de plus en plus efficace" a-t-il dit, en se concentrant sur la qualité des projets susceptibles d'être financés, sur les résultats à atteindre, sur la lutte contre la corruption qui mine le potentiel de croissance de certains pays. La Banque peut contribuer à y réduire la pauvreté dans le cadre de programmes facilitant, par exemple, la pleine intégration des femmes dans l'économie et des filles dans le système éducatif.  Mais les projets doivent s'appuyer sur "un solide cadre juridique permettant le lancement d'entreprises, l'acquisition des compétences nécessaires pour occuper les emplois créés", observe David Malpass. Il plaide pour la facilité des échanges, le commerce transfrontalier, la flexibilité des prix et la concurrence avec les entreprises publiques, conscient cependant d'une réelle difficulté à leur mise en oeuvre, notamment à cause d'une dette colossale de certains pays. Dans une volonté d'efficacité, "l'approche consiste désormais à écouter les pays, à identifier les programmes susceptibles de porter leurs fruits, en reconnaissant que chaque pays présente des difficultés particulières", explique-t-il. Il peut s'agir d'un problème de contrôle des prix et des marchés, d'un environnement peu attrayant pour les investisseurs privés, d'entreprises étatiques qui entravent la concurrence ou de blocages dans les échanges commerciaux.

Noel Ndong
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