Le brigandage est en forte progression dans la région. Une conférence internationale sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée s'est tenue les 24 et 25 juillet 2019 à Accra, au Ghana.
Pour les six premiers mois de 2019, 92% des prises d’otages en mer dans le monde, recensées par le Bureau maritime international (BMI), l’ont été dans le golfe de Guinée.
Les pirates ont kidnappé vingt-sept membres d’équipage dans ces "eaux à hauts risques", contre vingt-cinq pour la même période de 2018. Ces chiffres justifient l’inquiétude des gouvernements de la région et la tenue de la conférence internationale sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, à Accès, au Ghana ( 24 et 25 juillet).
Le golfe de Guinée est devenu la région du monde la plus touchée par le phénomène de la piraterie. Des chiffres qui seraient largement "sous-estimés", d'après un consultant cité par The économist. Les chiffres réels seraient "deux fois plus importants", affirme-t-il. Les raisons de leurs sous-estimations : les armateurs, craignant l’immobilisation de leurs navires pendant les enquêtes post-attaques, préfèreraient se taire. La piraterie avait déjà fortement augmenté en 2018.
"En Afrique de l’ouest, les attaques répertoriées dans les eaux bordant la Côte d'Ivoire jusqu’à la République démocratique du Congo (RDC) ont plus que doublé" en 2018, rapporte Le Monde qui cite les chiffres du BMI.
"Le développement de la piraterie dans le golfe de Guinée, qui abrite les deux principaux pays producteurs de pétrole d’Afrique, le Nigeria et l'Angola, perturbe les routes maritimes internationales et coûte des milliards de dollars à l’économie mondiale", selon le quotidien. Le site du Quai d'Orsay précise que les zones à très forts risques sont le fond du golfe de Guinée, entre la frontière Liberia-Côte d’Ivoire et la frontière RDC-Angola. Les zones à risques sont les eaux territoriales et le large (par opposition aux eaux côtières) de la Guinée, de la Sierra Leone, du Liberia et de l'Angola.
Un "problème nigérian"
Les pirates frappent dans toute la région, mais ceux-ci "sont principalement un problème nigérian", rapporte The économist. "Ils opèrent particulièrement à partir des voies d’eaux labyrinthiques du delta du Niger près duquel se produisent la plupart des attaques en Afrique de l’ouest." Et d'ajouter"Aux dires de certains, les pirates sont de mèche avec des responsables militaires (...)".
Les dix-sept pays de la région, dont les capacités de surveillance et de défense maritime sont limitées et disparates, ne sont pas restés inertes. Ils s'activent à renforcer leurs moyens d'intervention et de mettre en place une collaboration régionale plus étroite, avec l'aide notamment des Etats-Unis et de la France. Ils ont ainsi signé en 2013 le "processus de Yaoundé" qui harmonise les pratiques dans le golfe de Guinée.
En novembre 2018, la marine française a organisé l’exercice Grand african Nemo 18, avec quinze armées africaines.