Journée de la femme africaine : Ida Victorine Ngampolo rappelle le rôle historique joué par la gent féminine

Mercredi, Juillet 31, 2019 - 19:45

L’ancienne secrétaire générale-adjointe de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF), aujourd’hui administrateur-maire de Djiri, a rappelé dans un message, à l’occasion du 57e anniversaire de ce mouvement, le rôle proéminent joué par les femmes.

Le 31 juillet a été consacré « Journée de la femme africaine » à l’occasion du premier congrès de l’Organisation panafricaine des femmes (PAWO en anglais), tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974.

La date historique souvent retenue pour cette journée est le 31 juillet 1962. Ce jour-là, à Dar es Salaam (Tanzanie), des femmes de tout le continent africain s'étaient réunies pour la première fois et avaient créé la première organisation de femmes, la "Conférence des femmes africaines" (CFA). En l'absence de Jeanne Martin Cissé,  secrétaire générale et Caroline Diop, chargée des relations extérieures, la permanence fut tenue successivement par Victorine Okotaka Ebalé, Poaty Ekouya Romaine et Ida Victorine Ngampolo.

Son choix, a-t-elle rappelé, avait été dicté, d’abord, par le fait qu’elle avait conduit la délégation congolaise au deuxième congrès d’Alger, ensuite, parce qu'elle fut désignée pour préparer le dixième anniversaire devant intervenir à Dar es Salaam en Tanzanie.

En cette journée de souvenir, Ida Victorine Ngampolo rend hommage aux femmes de « UMOJA Wana Wake wa Tanzania », à ses consœurs,  Patience Katsivena de l’ANC d’Afrique du Sud et à Putus Appolus, présidente de l’organisation des femmes de la SWAPO qui l’épaulèrent dans ce vaste travail d’organisation.

« En effet, faut-il le rappeler, la tâche ne fut pas facile. Il fallait concilier les positions des pays, parce qu’en fait les organisations féminines africaines obéissaient à la lettre aux consignes de leurs pays. Face au pays organisateur, il fallait tenir compte de la position de Mwalimu Niérere qui me reçut à deux reprises et avec lequel je dus négocier la participation des femmes de la Zapu de Josua Nkomo, membres de la panafricaine, la Tanzanie étant proche de la Zanu du président Robert Moungabé », a-t-elle dit.

En Angola également, poursuit-elle, il y avait des divisions profondes avec les mouvements en présence. « Notre organisation se voulant progressiste et rassembleur, bannissait l’exclusion et de ce fait devait accepter toutes les femmes fussent-elles progressistes ou modérées. Mais ne perdons pas de vue qu’elles militaient essentiellement pour la libération des peuples et, à notre entendement, la cause juste était défendue par celles qui se prononçaient sans ambiguïté contre l’apartheid, le colonialisme et toutes formes de domination », a expliqué Ida Victorine Ngampolo.

« Je dus donc mettre la touche congolaise et proposer dans les invitations de participation, les Angolaises de Ruth Neto (OMA) du reste membres observateurs de la panafricaine, les militantes du Frélimo (Mozambique) et celles du Polisario. J’opérai aussi un choix délicat en Afrique occidentale où certains pays avaient deux ou trois organisations féminines », a-t-elle renchéri.

La future organisation…

Depuis que les Etats ont opté pour le pluralisme politique, les rapports de l’OPF étant devenus plus étroits avec les structures gouvernementales, la donne a changé, « parce que chaque ministre en charge de la condition féminine n’a pas forcement épousé le style de gouvernance de son  prédécesseur », estime Ida Victorine Ngampolo.

Parlant du Congo, elle s’est souvenue de l’ancienne ministre de la Promotion de la femme, Catherine Embondza Lipiti qui eut « l’ingénieuse idée » de décorer, à l’occasion de journée de la femme africaine, les deux pionnières qui avaient pris part au congrès d’Alger en 1968 à savoir Mme Badila Antoinette et moi-même.

« Il est, dit-on, envisagé maintenant de créer une autre organisation qui répondrait beaucoup plus aux objectifs suivants : le renforcement des capacités de nos organisations féminines ; la formation des cadres ; la lutte pour la prise en compte des femmes dans toutes les questions liées au développement ; la solidarité des femmes dans leur pays pour la nomination des plus méritantes d’entre elles aux postes de responsabilité. C’est ce que nous attendons de la future organisation, car nous ne nous sommes pas battues pour servir de décor », a-t-elle déclaré.

Pour Ida Victorine Ngampolo, le rôle historique joué par les femmes en Afrique témoigne de leur capacité de réaliser et conduire les changements sur le continent. Le thème retenu cette année pour le 57e anniversaire de la création de l’OPF est : « Célébrer les victoires partielles ».

Yvette Reine Nzaba
Légendes et crédits photo : 
-Ida Victorine Ngampolo
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