Education : deux cent cinquante écoles vont expérimenter le projet classes vertes

Jeudi, Août 1, 2019 - 20:45

L’Institut national de recherche et d'action pédagogique (Inrap) a répertorié deux cent cinquante écoles pilotes pour la mise en œuvre, au titre de l'année scolaire 2019-2020, du projet classes vertes, c’est-à-dire des micro jardins.

Prélude au lancement du projet, le directeur général de l'Inrap, Augustin Nombo, a effectué une descente à l'école « Vision Sans Frontière », afin de renforcer davantage les capacités des enseignants, animateurs d'alphabétisation et les responsables de ladite structure à : concrétiser l'enseignement des notions de base sur l'alimentation et la nutrition, en utilisant les connaissances scientifiques ainsi que des techniques en vue d'adapter ce contexte à l'environnement des apprenants.

Selon l’Inrap, au Congo la loi n°25-95 du 17 novembre 1995 portant réorganisation du système éducatif stipule à son article deux du titre 1 que : « tout enfant vivant sur le territoire de la République du Congo a droit, sans distinction d'origine, de nationalité, de sexe, de croyance, d'opinion ou de fortune à une éducation qui lui assure le plein développement de ses aptitudes intellectuelles ; artistiques, et physiques ainsi que sa formation civique et professionnelle ».

Ainsi donc, l’initiative de la direction de l’Inrap consiste à impulser ses actions pour un meilleur fonctionnement et faire de cette structure un pôle d'excellence. Selon Alfred Emmanuel Mabiala, chef des services des activités productives et de développement durable à l’Inrap, les enseignants de ladite école doivent prendre en compte les critères régissant le secteur du développement durable. Soutenant que les micro jardins sont adaptés aux villes, ils améliorent la sécurité alimentaire, nutritionnelle en rendant disponibles les légumes et en améliorant les revenus.

En outre, parmi les avantages des micro jardins on peut citer : la haute productivité, l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes vulnérables, l'utilisation de l'eau d'une manière efficiente, la production des légumes diversifiés, sains, frais et de haute valeur nutritive,  la non-application des pesticides chimiques, etc. 

De même, dans le cadre de la promotion du module « Education nutritionnelle, sécurité alimentaire et mise en œuvre des classes vertes », l'Inrap lancera ce programme dont l'objectif est de former les enseignants des écoles privées et publiques dans la mise en pratique des activités liées à l'initiation à la production prévue dans les programmes d'enseignement de l'école primaire, et de créer les micro jardins dans les établissements scolaires.

De ce fait, des sessions de formation théoriques et pratiques à l'endroit des enseignants porteront, entre autres, sur l'apprentissage des techniques de création des micro jardins pour une agriculture ludique, innovante, durable et respectueuse de l'environnement dans le cadre du maraîchage urbain et périurbain.

Ces formations qui seront organisées à Brazzaville et dans d'autres localités permettront de renforcer les capacités techniques des enseignants, et de faciliter aux apprenants l'acquisition des compétences nécessaires au devenir des acteurs agricoles dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle en République du Congo.  

Face aux enseignants, le directeur général de l’Inrap a rappelé la nécessité de rendre effectives les activités pratiques de production à l'école et de considérer les micro jardins comme outils didactiques dans le secteur de l'enseignement général et technique. « S'il est alors établi qu'une alimentation saine a une incidence positive sur le quotient intellectuel, la malnutrition représente un obstacle considérable au développement socio- économique et environnemental », a-t-il ajouté.

Ajoutant qu’: « au regard de cette problématique, le Congo a adopté l'approche systématique pour de meilleurs résultats en éducation qui a permis au pays de se doter d'une politique nationale d'alimentation scolaire depuis 2016 ».

Cette politique qui est un axe stratégique de l'éducation, recommande aux partenaires techniques et financiers : un appui à la rédaction et à l'élaboration du manuel pratique de gestion d'alimentation scolaire, une assistance technique ainsi que le renforcement des capacités des agents de l'Etat, un appui aux activités d'éducation nutritionnelle, de contrôle et de suivi des indicateurs nutritionnels dans les écoles.

Rappelons que c'est lors de la Conférence internationale de l'éducation pour tous, tenue en mars 1990 à Jomtien en Thaïlande que la santé et la nutrition ont été considérées comme essentiel à la réussite de l'apprenant. Ainsi, les carences alimentaires et la suralimentation ont de lourdes conséquences sur la participation et les apprentissages scolaires. Les chercheurs de l'Université de Bristol ont aussi approuvé en février 2017 dans la revue scientifique Épidémiologie and Community Health, qu'ils existent des liens inextricables entre la qualité de la nutrition d'un enfant et son quotient intellectuel.

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
Le directeur général de l'Inrap, Augustin Nombo lors de la visite/Adiac
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