Innovation numérique et plastique tels sont les ingrédients qui composent l’œuvre de l’artiste Yvanovich Mbaya. Une œuvre certes jeune mais néanmoins dense où (l’être humain occupe une place capitale) l’artiste aborde la dualité du visible et de l’invisible et invite, par conséquent, l’homme à la rétrospection.
Tel un caméléon, Yvanovich Mbaya, (artiste qui utilise à la fois, peinture, vidéo, photographie, installation et performance) intègre définitivement les multimédias dans son tout dernier travail, (sculpture des corps au millimètre près, carrés, cercles, gribouillage bien circonscrit sur encre de chine sur papier). Il associe formes humaines exécutées sur ordinateur et une touche de peinture qu’il laisse couler délibérément sur les croquis au gré de son humeur. Les dessins sont, de ce fait, réfléchis, précis et délimités. Les couleurs (noirs, rouges, marrons ocres) quant à elles, partent dans tous les sens, cherchant un ancrage pour finalement trouver leur parcours en se déployant à l’intérieur ou à l’extérieur des dessins où émergent corps, visages, et âmes errantes. Résultat, des touches picturales exécutées de façon spontanée auxquelles se greffent des formes humaines.
L’homme est alors au centre de l’œuvre de l’artiste avec des thèmes tels que le couple, la mort, l’animal humanisé, la métamorphose…Un changement qui n’est pas fortuit, vu qu’il se rapporte avec sa nouvelle résidence. Du Congo, au Maroc en passant par la France où il vit une partie de l’année, l’artiste nous propose de l’accompagner dans son cheminement psychologique et dans sa quête personnelle identitaire. Cette quête, qui est loin de la chaleur et la poussière de son Congo natal a fait place au béton et trottoirs enneigés de son pays d’accueil, et a refroidi les couleurs autrefois chatoyants de ses débuts.
Originaire du Congo, Yvanovich Mbaya a suivi une formation en arts plastiques à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Brazzaville. Il participe aux deux premières éditions des Rencontres internationales d’art contemporain organisées par le Centre d’Art les Ateliers Sahm à Brazzaville et obtient le second prix de la peinture en 2012. De 2012 à 2013, il participe à l’atelier Contraste à Brazzaville, puis au Festival Etonnant Voyageur. Fin 2013, il part en Afrique de l’Ouest poursuivre ses études sur les religions traditionnelles liées à l’eau et présente son travail à Lomé fin 2014. À peine qu’il dépose ses bagages au Maroc en 2015, il participe aux trois premières éditions d’Arkane Africa et à plusieurs expositions collectives. Depuis 2016, son travail est présenté dans diverses expositions et festivals internationaux, au Sénégal, au Maroc, en France et en Turquie.