Le gouvernement d’union nationale qui bénéficie du soutien des Nations unies s’est insurgé contre les déclarations du 29 juillet dernier de l’émissaire des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, devant le Conseil de sécurité. Les critiques faites contre lui seraient même devenues menaçantes.
Pour le groupe armé Support Force Tripoli(SFT), ( allié aux forces loyales), "le gouvernement d’union nationale (GNA) devrait faire sortir de Tripoli l’émissaire des Nations unies, Ghassan Salamé, avant qu’il ne soit trop tard". Le SFT a marqué dans un communiqué son désaccord avec l'émissaire, selon The Libyan Address. Lors d’une vidéoconférence avec le Conseil de sécurité de l’ONU, Ghassan Salamé a proposé un plan d'issue au conflit opposant le GNA de Tripoli, soutenu par l’ONU, et le maréchal Khalifa Haftar, qui comporte trois étapes : une trêve pendant l’Aïd el-Adha autour des 11 et 12 août, une réunion de haut niveau pour faire cesser les hostilités et mettre en œuvre l’embargo sur les armes de l’ONU, et une réunion des personnalités libyennes influentes pour déterminer le chemin à suivre. Dans son intervention, Ghassan Salamé dénonçait également une "fréquence croissante des attaques sur l'aéroport civil de Mitiga, la présence de mercenaires (auprès des combattants libyens) et d'extrémistes dans le sud de Tripoli, les disparitions forcées et les détentions arbitraires ".
Pour l'émissaire onusien, " les deux parties ont échoué à respecter la loi humanitaire internationale”, renvoyant ainsi dos à dos les deux protagonistes du conflit. Ces propos n'ont pas plus au GNA, l'allié des Nations unies. Le chef du gouvernement d’union nationale, Fayez Al-Sarraj, a qualifié les déclarations de Ghassan Salamé de“désinformation”, rapporte The Libya Observer. Il aurait convoqué l'émissaire de l'ONU dans son bureau à Tripoli pour lui remettre une lettre de protestation. Le chef des forces loyales au GNA “a réclamé une liste des extrémistes qui seraient en train de se battre” sous le commandement du GNA.