La compagnie libanaise spécialisée dans la gestion des déchets a annoncé, dans un communiqué, la suspension temporairement de sa collaboration avec le gouvernement gabonais. Motif: vingt-quatre mois d’arriérés.
Une décision que Libreville dit ne pas regretter. Pour le nouveau maire de la ville, Léandre Nzué, la société de gestion d’ordures est loin de remplir ses engagements. Il y a quelques mois, la municipalité a même voulu résilier le contrat face à la résurgence des tas d’immondices dans la capitale.
Jusque-là, Averda s’occupait de la salubrité dans la capitale, mais aussi dans la ville d’Akanda, en assurant la collecte des déchets, le balayage des rues, le nettoyage des plages ou encore le curage des caniveaux. Mais, à en croire la compagnie, l’Etat gabonais, via sa filiale Clean Africa, n’a pas respecté ses promesses durant deux années d’affilée.
Un handicap pour la compagnie et ses sept cents employés gabonais, a confié Averda qui affirme, cependant, avoir continué de payer des salaires et maintenu ses services, malgré les tensions de trésorerie.
Averda opère au Gabon, depuis quatre ans, mais également au Moyen-Orient et dans des pays comme le Congo-Brazzaville.
Ces tensions viennent de nouveau illustrer la gestion des ordures en Afrique, rendue difficile par des contrats fragiles entre les autorités et les compagnies spécialisées.
Au Cameroun, les sites locaux ont, par exemple, annoncé mardi, que les cinq mille employés de la société d’Hygiène de salubrité du Cameroun (Hysacam) entreront en grève pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. L’Etat n’est pas le seul créancier de cette entreprise. On compte également des collectivités territoriales décentralisées de dix-sept villes du pays.
Ces dernières brandissent tous les arguments de la rareté des ressources financières pour justifier le non-paiement des prestations d’Hysacam. Leur ardoise est évaluée à plus de dix milliards de FCFA.