Soudan : le pouvoir et les leaders de la contestation engagés à faire réussir la transition

Les deux camps vont travailler ensemble afin de parvenir, dans les délais requis, à l’établissement d’un pouvoir civil, a indiqué le numéro 3 du département d’Etat américain, David Hale.

Le responsable américain qui séjournait à Khartoum s’exprimait ainsi après s’être entretenu avec le chef du Conseil militaire au pouvoir, le général Abdel Fattah al-Burhane, des leaders de la contestation et des membres de la société civile.

« J’achève ma visite après avoir entendu de très fortes promesses d’engagement de la part de tous les gens que j’ai rencontrés pour faire marcher l’accord sur la transition », a dit David Hale, lors d’une conférence de presse à Khartoum. 

« L’Amérique est pleinement engagée à aider la transition au Soudan vers un gouvernement dirigé par les civils, qui réflète la volonté du peuple soudanais », a-t-il ajouté, en qualifiant l’accord intersoudanais paraphé, le 4 août, d’« historique ». Le document prévoit l’établissement d’un Conseil souverain qui devra mener, avec un Parlement et un gouvernement, la transition pendant un peu plus de trois ans.

L’accord salué par la communauté internationale doit être formellement signé, le 17 août. Quant aux membres du Conseil souverain, qui doit compter cinq militaires et six civils, ils doivent être désignés le 18 août, le Premier ministre le 20 août, et les membres du gouvernement le 28 août, selon un des meneurs de la contestation, Monzer Abou al-Maali.

Les Soudanais espèrent qu’avec la signature de l’accord, par les deux camps, le pays va effectivement renouer avec la paix parce que, depuis le 19 décembre, cet Etat était secoué par un mouvement de contestation - initialement contre le triplement du prix du pain - qui a entraîné, le 11 avril, la chute du président Omar el-Béchir, avant de se mobiliser contre les militaires l’ayant remplacé au pouvoir.

Après des mois de pourparlers régulièrement interrompus par des violences, comme la dispersion meurtrière, le 3 juin, d’un sit-in devant le Quartier général de l’armée à Khartoum, un accord global a finalement été trouvé.

Notons, pour rappel, que le Conseil militaire de transition est au pouvoir depuis la destitution, le 11 avril, du président Omar el-Béchir par l’armée sous la pression du mouvement de contestation lancé, le 19 décembre, dans un climat de crise économique aiguë.

 

Nestor N'Gampoula
08/08/2019 - 12:15
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