Le Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun et leurs alliés occidentaux se sont accordés, le 7 août, à Niamey, à conjuguer leurs efforts en la matière, pour lutter plus efficacement contre les djihadistes de Boko Haram, a-t-on appris.
« L’accent est mis sur l’intégration qui met en évidence le rôle crucial que le renseignement joue dans la définition de l’action militaire », a expliqué la contre-amiral américaine Heidi Berg, lors d’une rencontre de deux jours regroupant des responsables des services de renseignement de la Force multinationale (Niger, Nigeria, Cameroun, Tchad, Bénin), des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de France.
Heidi Berg a invité les pays touchés par les attaques de Boko Haram ainsi que d’autres Etats à prendre de nouvelles dispositions pour contrer les menaces terroristes.
« Ensemble, nous pourrions mieux faire progresser notre compréhension des menaces, renforcer notre capacité à partager des ressources et notre expertise, et organiser et concentrer nos forces dans un but commun », a-t-elle souligné.
Le Niger, le Cameroun et le Tchad « ont élargi » leur « capacité de collecte d’informations », grâce à des aéronefs Cessna 208 offerts par son pays, « bien que chacun ait adopté une approche différente » sur leur utilisation, a fait remarquer la contre-amiral américaine. Et appelant les pays concernés à arrêter les excursions de la secte islamiste dans leurs pays respectifs, Heidi Berg a demandé aux dirigeants des Etats concernés d’ « exploiter la plateforme de collecte et d’autres plateformes (...) contre des ennemis régionaux » que sont « les groupes extrémistes violents de la région du Lac Tchad, en particulier l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest et Boko Haram ».
Un expert présent à la rencontre a évoqué à la presse le bien-fondé de la rencontre de la capitale nigérienne. « On est venu pour échanger nos informations. Les avions Cessna américains nous ont beaucoup permis, ces derniers temps, de filmer, de traiter certaines positions de l’ennemi », a-t-il relevé.
La Force mixte multinationale opère depuis 2015 dans le bassin du Lac Tchad contre Boko Haram. Malgré sa présence, le président nigien, Mahamadou Issoufou, a regretté le fait qu’« en dépit des opérations » militaires déjà menées, le groupe djihadiste fait toujours « preuve d’une résilience » que les troupes régionales « doivent briser coûte que coûte ».