Malgré des succès opérationnels significatifs, les groupes terroristes finissent par se régénérer, selon le rapport de l'ONU.
Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale française, le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a déclaré, concernant le Mali : " nous avons été exagérément optimistes en imaginant en 2013 que tout serait résolu et que la victoire éclair remportée contre les jihadistes se traduirait immédiatement en un succès politique (car) force est de constater que tel n’a pas été le cas". Et de poursuivre : "malheureusement, les conditions d’une extension de la déstabilisation de la zone sont réunies".
Si la force Barkhane, déployée depuis le 1er août 2014 dans la bande sahélo-saharienne a obtenu des succès opérationnels significatifs, notamment en éliminant plusieurs chefs jihadistes de premier plan, malheureusement, les groupes terroristes finissent par se régénérer… indique le 24e rapport de l’Équipe d’appui de surveillance des sanctions prises par les Nations unies à l’égard d’al-Qaïda et de l’État islamique.
"L’ambition et l’emprise croissantes de groupes terroristes au Sahel et en Afrique de l’Ouest, où les combattants se réclamant d’Al-Qaida et de l’EI collaborent afin de saper l’autorité de juridictions nationales fragiles, comptent parmi les faits les plus marquants survenus à l’échelle internationale au cours de la période considérée. Le nombre d’États de la région susceptibles de voir les mouvements insurrectionnels du Sahel et du Nigéria franchir leurs frontières a augmenté", souligne le document.
Au Sahel et en Afrique de l’Ouest, les différents groupes jihadistes ont su se réorganiser pour faire face à la force Barkhane mais aussi à la Minusma et aux forces armées locales.
"Il est possible que l’État islamique du Grand Sahara et le groupe Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique aient coopéré dans l’attaque des forces nigériennes commise à Tongo Tongo en mai 2019 [une embuscade ayant une vingtaine de tués, ndlr] et qu’ils soient en train d’établir une base de soutien logistique dans la ville de Sokoto, au Nigéria", indique le rapport de l’ONU. Ce qui ne va pas faciliter la tâche de la force Barkhane si cette information se vérifie.