Le président américain a décidé, le 13 août de retarder l’imposition de tarifs douaniers punitifs sur une série de produits de grande consommation.
Saluée avec enthousiasme par les marchés et des importateurs, l’initiative apparaît, en effet, comme un cadeau aux consommateurs américains qui craignaient des hausses de prix autour des fêtes à cause des tarifs douaniers. « Nous faisons ça pour Noël juste au cas où cela aurait un impact sur le consommateur américain », a reconnu Donald Trump, ajoutant : « Nous les avons reportés (les tarifs) pour qu'ils n'y aient pas d'influence sur les fêtes de fin d'année. »
C'est la première fois que le président reconnaît aussi clairement que l'économie américaine, dont le consommateur est le principal pilier, pourrait pâtir de la guerre commerciale qu'il a déclenchée contre la Chine il y a un peu plus d'un an. Il s'est d'ailleurs empressé de souligner que « pour l'instant » les taxes qu'il a imposées aux importations chinoises n'avaient eu « aucun effet ». Une majorité d'économistes et le FMI insistent au contraire sur l'effet funeste de la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances économiques du monde sur la croissance mondiale.
Pour tenter de sortir de l'impasse, Américains et Chinois ont repris langue. Les responsables des négociations ont eu un entretien téléphonique qualifié par le président américain de « très productif ». Le gouvernement américain a donc annoncé reporter au 15 décembre l'instauration de tarifs douaniers supplémentaires de 10 % sur les produits électroniques chinois qui était prévue pour le 1er septembre.
Cette décision, qui retarde de deux mois et demi la taxation d'une grande partie des 300 milliards de dollars d'importations chinoises concernées par ces tarifs sur un total de quelque 550 milliards de biens chinois importés chaque année aux États-Unis, a été célébrée par les marchés. Wall Street, qui avait démarré dans le rouge, inquiète de la crise politique à Hong Kong, a terminé en hausse de 1,48 %.
Le soulagement a également gagné les Bourses asiatiques. Hong Kong gagnait 1, 26 % à l'ouverture, et Tokyo 0,98 %. Donald Trump veut forcer Pékin, non seulement à réduire son excédent commercial avec les États-Unis, mais aussi à mettre fin à des pratiques qu'il juge déloyales, comme le vol de propriété intellectuelle par exemple.