La rencontre de cinq jours, consacrée au changement climatique, se tiendra jusqu’au 23 août à Salvador de Bahia (nord-est), alors que la polémique enfle sur l’augmentation de la déforestation en Amazonie.
Intitulée « Semaine du climat d’Amérique latine et de la Caraïbe », cette réunion rassemble plus de trois mille participants (responsables politiques, membres d’ONG, représentants d’organisations internationales) venus de vingt-six pays. C'est l’occasion pour les délégués de débattre sur les mesures à prendre pour renforcer les engagements nationaux devant permettre de respecter les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat qui prévoient de limiter le réchauffement mondial à 1,5 degré.
Outre la réunion régionale du Brésil, des rencontres similaires sont également organisées en Asie et en Afrique, pour préparer le sommet de l’ONU sur le changement climatique qui aura lieu le 23 septembre à New York et la conférence sur le climat (COP25), qui se tiendra en décembre à Santiago du Chili. Les autorités chiliennes ont accepté d’accueillir la COP25 après que le président brésilien, qui avait menacé de sortir son pays de l’Accord de Paris, a renoncé à l’organiser.
La polémique sur l’Amazonie a été suscitée récemment du fait que l’actuel président brésilien, Jair Bolsonaro, encourage l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées. Début août, il a limogé Ricardo Galvao, le président de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), qui mesure l’évolution de la déforestation dans le pays, l’accusant de mentir et de nuire à l’image du Brésil. Cette situation remet dorénavant en cause les chiffres officiels de la progression de la déforestation en Amazonie, même si selon l’INPE, en juillet, cette déforestation a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018.
La Norvège et l’Allemagne n’ont pas attendu longtemps pour réagir à l’exploitation des ressources naturelles dans les aires protégées encouragée par le président brésilien. Brasilia est accusé par Oslo et Berlin de «ne plus souhaiter arrêter la déforestation » et d’avoir rompu l’accord passé avec les différents donateurs du Fonds de préservation de la forêt amazonienne. En signe de protestation, les deux pays ont suspendu leur contribution au Fonds Amazonie, qui permet de financer la préservation du « poumon de la planète ». La Norvège a apporté 93,5% des quelque 760 millions d’euros versés entre 2008 et 2018, l’Allemagne 5,7%. Au Brésil même, les gouverneurs des Etats amazoniens critiquent les initiatives du gouvernement qui ont conduit à cette suspension. Ils ont, par ailleurs, proposé de « dialoguer directement » avec les pays finançant le Fonds Amazonie.
Signalons que le fonds Amazonie a été créé en 2008. Il a pour but de prévenir et combattre la déforestation et de préserver l’Amazonie brésilienne. Avec près de 828 millions d’euros versés depuis son lancement, la Norvège en est le principal investisseur.