Alors que Moscou avait été écarté du groupe des huit pays les plus industrialisés en 2014, marquant ainsi une nouvelle rupture avec ses alliés du Groupe des Sept(G7), le président américain s’est déclaré, le 20 août, en en faveur de son retour au G8.
« C’est bien plus sensé d’avoir la Russie. Beaucoup de sujets dont nous discutons ont à voir avec la Russie, je la verrais bien revenir dans le G8 », a déclaré Donald Trump à la presse depuis la Maison Blanche, ajoutant qu’il « pourrait tout à fait soutenir » un retour au G8 avec Moscou si une proposition est faite dans ce sens. Il a ajouté : « Comme vous savez, pendant longtemps c’était le G8 (...) et le président Obama n’a plus voulu de la Russie, parce qu’ils se sont montrés plus malins que lui ».
L’actuel président américain a plaidé pour le retour de la Russie, alors que les pays membres du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) doivent se retrouver du 24 au 26 août à Biarritz, dans le sud-ouest de la France. Un sommet qui s’annonce sous haute tension en raison des désaccords entre Donald Trump et ses alliés sur de nombreux sujets (l’Iran, la Syrie, l’accord de Paris sur le climat, etc).
Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie est exclue du G8, qui s’est donc transformé en G7. En rapport avec cette situation, le président français, Emmanuel Macron, pense que « sans avancée claire et tangible sur le processus de Minsk » (pour cesser les combats dans l’est de l’Ukraine), « il ne peut y avoir une reformation du G8 ».
Donald Trump a souvent été critiqué aux Etats-Unis, même dans son propre camp, pour son indulgence envers la Russie et Vladimir Poutine. Et le sujet qui a maintes fois dominé les critiques porte sur le fait que son équipe de campagne a été suspectée de collusion avec la Russie lors de l’élection présidentielle de 2016.
A Biarritz, en France, l’on redoute déjà que le milliardaire républicain puisse encore jouer les trouble-fêtes au sommet du G7, tant les sujets de discorde se multiplient entre les Etats-Unis et les autres pays riches. Tout le monde ou presque craint cela, parce qu’après un constat de désaccord en 2017 en Italie sur le réchauffement climatique, le G7 au Québec avait été, l’an dernier, le théâtre de déchirements inédits. A l’occasion, Donald Trump avait non seulement prononcé des paroles dures à l’endroit de certains chefs d’Etat et de gouvernement sur fonds de tensions commerciales, mais il avait également refusé de signer la déclaration commune du sommet.
Les analystes disent, par ailleurs, redouter aussi que le slogan de Donald Trump « America First », ou « l’Amérique d’abord », ne puisse mal s’accommoder au thème choisi par le président français, Emmanuel Macron, pour ce G7, à savoir la lutte contre les inégalités dans le monde.