En marge de la commémoration de la journée internationale dédiée aux victimes du terrorisme, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait une déclaration, ce 22 août, exhortant les Etats et les dirigeants du monde à être plus solidaire pour contrer le phénomène.
Demandant à la communauté internationale d’exprimer sa solidarité avec les pays victimes du terrorisme, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné que la célébration de cette journée nous donne l’opportunité de rendre hommage et se souvenir des attaques terroristes qui deviennent une monnaie courante dans beaucoup de pays.
« Je souhaite que nous pensons tous aux vies qui ont été changées pour toujours à cause du terrorisme. Engageons-nous à montrer aux victimes qu’elles ne sont pas seules et que la communauté internationale leur exprime sa solidarité là où elles se trouvent », a déclaré le responsable onusien tout en rappelant que le phénomène du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations reste un défi commun et mondial. Car, les ravages qu’il cause pour les personnes, les familles et les communautés s’inscrivent dans la durée et, si les profondes cicatrices qu’il laisse peuvent s’estomper avec le temps, elles ne disparaissent jamais. Ainsi, partout dans le monde, ces victimes et les rescapés, notamment les hommes et les femmes doivent avoir une chance de trouver l’apaisement par la voie de la justice et du réconfort. D’autant plus, des milliers d’entre eux font preuve d’une résilience, d’un courage et d’une force d’âme considérables. Ils ont aussi constitué des alliances mondiales et se sont dressés contre les discours fallacieux propagés par les terroristes et ont élevé leurs voix contre la menace du terrorisme et l’absence de condamnation et de justice.
Il faut un soutien pluridimensionnel à long terme
Selon le secrétaire général de l’ONU, il faut procurer aux victimes et aux rescapés du terrorisme un soutien pluridimensionnel à long terme. Cela ne peut être possible qu’en ayant des partenariats avec les gouvernements et la société civile pour leur permettre de guérir, de se rétablir et de reconstruire leur vie.
« L’ONU a déjà aidé à rassembler et à faire entendre les voix des victimes du terrorisme grâce aux activités du bureau de lutte contre le terrorisme. La récente adoption par l’assemblée générale des Nations unies d’une résolution consacrée aux victimes et à la création d’un groupe des amis des victimes du terrorisme sont de nouvelles initiatives destinées à élargir et à renforcer cet appui », a ajouté le secrétaire général de l’ONU avant de signaler que l’ONU organisera, en 2020, le premier congrès mondial des victimes du terrorisme.
« J'ai rencontré des survivants d'attaques terroristes au début de l'année et j'ai été profondément ému par leur courage et leur résilience. Leur message était clair et simple. Les personnes et les communautés doivent se rapprocher pour devenir plus fortes. Faisons donc de ces expériences douloureuses des forces de changement puissantes et positives. Car, c'est une leçon pour nous tous », a encore déclaré Antonio Guterres.
Nécessité d’une participation active des femmes
Abordant dans le même sens que Antonio Guterres, le directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a, pour sa part, reconnu que cette journée commémorative et d’hommage a pour but de réaffirmer la détermination de tous à rester unis et à trouver les stratégies pour empêcher le terrorisme afin que de telles tragédies ne se reproduisent plus.
« Les gouvernements doivent faire davantage pour promouvoir des approches de justice pénale axées sur les victimes et fondées sur les droits dans le cadre des programmes antiterroristes qui répondent à tous les aspects des besoins des victimes », a-t-il ajouté en soulignant que comparativement aux hommes, les femmes sont souvent la cible des terroristes et que leur participation et leur leadership sont nécessaires, notamment si nous voulons renforcer la prévention et la lutte contre le terrorisme.
Garantir les droits des victimes
De son côté, le rapporteur spécial des Nations unies sur la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre l’antiterroriste, Fionnuala Ní Aoláin, a exhorté les gouvernements à intensifier leurs efforts pour reconnaitre les droits des victimes du terrorisme, en leur garantissant l'accès à la justice ainsi que leurs droits de recours et de réparation, tels que prévu par le droit international.
« Les victimes du terrorisme font face à des défis multiples et variés. Cela inclut le fait que les auteurs détruisent et blessent sans aucune sanction... Je dois rappeler aux États que la protection et la garantie des droits des victimes font partie des stratégies fondamentales pour prévenir le terrorisme et mettre un terme aux cycles générateurs de violence »», a précisé le rapporteur spécial.