Les ateliers Sahm accueillent, depuis le 27 juillet, la première rétrospective d’un de ses poulains, Girel Nganga. Ce vernissage, qui a ému le public à son ouverture, se terminera le 27 août.
C’est depuis ses 19 ans que le jeune artiste peint professionnellement. La présente exhibition, baptisée « Eclosion », puise son originalité dans la liberté d’expression artistique que Girel Nganga a acquis grâce à son immersion dans l’art contemporain aux ateliers Sahm et à sa découverte du Louvre lors de sa résidence artistique à Paris l’an dernier. Le Louvre a constitué pour lui un choc esthétique de par la richesse et la beauté de ses collections.
Il présente à l’occasion de cette exposition une dizaine d’œuvres fictives et réelles peintes en 2019 autour de la pièce maîtresse intitulée « Eclosion ». Coûtant entre 70. 000 et 450. 000 FCFA, ces œuvres évoquent entre autres la nostalgie, le bien-être universel, le travail, la perspicacité, l’éclosion…
Girel Nganga a utilisé, pour la réalisation de ses œuvres, la technique de l’acrylique ainsi que du collage de CD. Ce dernier, par son aspect circulaire, met en avant la permanence de la pensée qui semble sans fin. Néanmoins, Girel choisit d’utiliser des fragments tel que du copal pour manifester la difficulté de la transmission du savoir. Le recyclage possède aussi une fonction essentielle dans ses tableaux. Ce processus lui permet de redonner vie et valeur aux objets désuets (bouteilles plastiques, capsules de bouteilles, cordes…).
Par ce mixage de matériaux, Girel désire transmettre un message humaniste indiquant « qu’il ne faut mettre rien, ni personne de côté car chaque vie compte ». De la même manière que Marcel Gotène avait accueilli Girel dans son atelier par la phrase : « Considère mon atelier comme le tien », l’artiste invite chaleureusement tout public à visiter son univers artistique.
Notons que c’est entre 2006 et 2009 que le jeune artiste perfectionne son talent et étudie la peinture sur toile à l’école de peinture de Poto-Poto. Ensuite, il a poursuivi en apprentissage auprès d’Hilarion Ndinga, un grand nom de la peinture congolaise. Si Girel doit à ce dernier une partie de ses connaissances, il s’inspire également d’autres talentueux peintres congolais tels que Marcel Gotène, Mpo Gerli ou encore Opou Adam.
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que Girel Nganga expose aux ateliers Sahm. En résidence de création au sein de cette plate-forme culturelle en 2015, Girel avait notamment participé, la même année, à l’exposition « Poto-Poto » qui s’était tenue du 29 mars au 29 juin, « Sony m’a vendu son destin », qui rendait hommage à l’écrivain congolais Sony Labou Tansi.
Le jeune peintre est un grand habitué de la Rencontre internationale d’art contemporain (Riac) organisée, depuis 2012, par les ateliers Sahm. Son appétit pour le design le pousse à participer à l’atelier éponyme des 3e et 4e éditions de la Riac puis à exposer à la 2e édition du Salon national des inventions des produits de l’industrie et de l’artisanat. En 2017, lors de la 6e édition de ce rendez-vous important de l’art, il a été lauréat du Prix de l’Institut français du Congo avec, à la clé, une résidence artistique à Paris.