La Chine et les Etats-Unis ont exprimé, le 26 août, leur volonté de poursuivre les discussions dans l'espoir de résoudre la guerre commerciale, après l'annonce, en fin de semaine dernière, de nouvelles hausses mutuelles de droits de douane.
Les deux parties pensent qu’elles peuvent trouver un terrain d’entente avant l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions réciproques. Pour ce faire, les dirigeants chinois ont appelé au calme et à la « coopération », au moment où la monnaie chinoise est repartie à la baisse, accroissant la pression sur le commerce américain. Elle a notamment chuté le même jour, cédant 0,74% à 7,1481 yuans pour un dollar, soit son niveau le plus bas depuis début 2008. Ce qui rend automatiquement meilleur marché les exportations chinoises mais renchérit à l'inverse les produits américains sur le marché du géant asiatique.
D’après la presse financière, le principal négociateur chinois, Liu He, a assuré que son pays était prêt à « résoudre calmement le problème par des consultations et la coopération ». Il a ajouté que Pékin est « résolument opposé à l'escalade de la guerre commerciale qui n'est bonne ni pour la Chine, ni pour les Etats-Unis, ni pour les peuples du monde ».
De son côté, le président américain, Donald Trump, a annoncé à Biarritz, lors du sommet du G7 que son pays allait reprendre « très prochainement » les négociations avec la Chine. « La Chine a appelé la nuit dernière (...) Elle a dit revenons à la table des négociations alors on va y revenir (...) On va recommencer très prochainement à négocier », a-t-il relevé, sans citer de date.
Pour Mitul Kotecha, économiste à la banque Toronto-Dominion, dans le contexte actuel où « les gants de boxe sont sortis des deux côtés (…), la dépréciation du yuan fait office d'amortisseur tout trouvé face aux droits de douane américains ». « Tant que cette baisse reste sous contrôle et qu'elle n'entraîne pas de fuite des capitaux, on peut s'attendre à une nouvelle dépréciation », a-t-il déclaré à l'agence financière Bloomberg.
La communauté internationale espère que Chinois et Américains vont parvenir à régler leur différend commercial, dont les nouvelles hausses de droits de douane mutuelles inquiètent de plus en plus entreprises et marchés. L’optimisme est affiché puisque lors de leur dernière négociation à Shanghai fin juillet, les deux parties avaient convenu de se revoir en septembre aux Etats-Unis.
La semaine dernière, le conflit commercial entre les deux premières puissances économiques mondiales a pris un tour encore plus vif, lorsque la Chine a annoncé qu'elle allait relever ses droits de douane sur des produits américains représentant soixante-quinze milliards de dollars d'importations annuelles, en réponse à des sanctions commerciales américaines annoncées précédemment. Sans attendre, les Etats-Unis ont répliqué en annonçant des hausses plus fortes que prévu des surtaxes douanières sur les produits chinois, qui doivent entrer en vigueur le 1er septembre puis le 15 décembre.
Donald Trump est allé plus loin en sommant les milieux d'affaires américains de cesser de faire des affaires avec la Chine.
Malgré ces menaces, la Chambre de Commerce américaine à Shanghai a prévenu que les entreprises américaines ne pouvaient pas se retirer de l'immense marché chinois, pour éviter que cela pénalise l'économie des Etats-Unis. « Le coût économique de la guerre commerciale est déjà considérable », a estimé la Chambre dans un communiqué.