La 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 7) se tiendra du 28 au 30 août à Yokohama, dans le sud-ouest de la capitale nippone. La rencontre sera l’occasion de renforcer la présence des entreprises japonaises sur le continent africain, riche en ressources naturelles et en pleine croissance.
Tenue à l’initiative du gouvernement japonais, la Ticad est organisée conjointement avec l’ONU, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission de l’Union africaine et la Banque mondiale. Parmi les dirigeants africains qui y sont attendus figurent le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, pense que cette conférence doit permettre au Japon « d’engager une action conséquente » sur le continent africain. Son pays ayant choisi de se distinguer en affichant une volonté d’accompagner ses investissements « de qualité » d’un « développement des ressources humaines » locales et d’en limiter le fardeau en termes d’endettement, dans une comparaison à peine voilée avec la Chine, grand voisin du Japon et concurrent asiatique.
Si les infrastructures développées « avec des investissements ou des prêts chinois (...) peuvent parfois aboutir à un endettement très lourd pour certains pays », ce qui n’est pas le cas des projets que Tokyo se propose de réaliser en Afrique, a indiqué lors d’un point de presse Masahiko Kiya, un diplomate japonais responsable de la Ticad. La « qualité supérieure » des infrastructures japonaises et le suivi de la maintenance locale assure aux pays africains « un coût moins élevé sur le long terme », a-t-il estimé, ajoutant que « la seule livraison de l’infrastructure ou de l’équipement n’est pas la fin du projet ».
De son côté Sawaka Takazaki, directeur adjoint de la division Moyen Orient et Afrique de l’agence publique japonaise de promotion du commerce extérieur (Jetro) estime que la Ticad est une bonne occasion pour le Japon d’envoyer un message sur « ses prêts pratiques et bien planifiés ».
A Yokohama, les dirigeants japonais devraient, entre autres, annoncer un prêt de 400 milliards de yens (3,4 milliards d’euros) pour financer des énergies renouvelables, dont l’extension d’équipements éoliens en Egypte et des unités géothermiques au Kenya ou à Djibouti, selon les organisateurs. L’Etat japonais et la Banque africaine de développement devraient aussi annoncer conjointement des projets de plus de 300 milliards de yens pour des infrastructures « transparentes et de qualité », indique le Nikkei.
L’agence Jetro avance que le stock d’investissements directs japonais en Afrique, soit la valeur cumulative de tous les investissements année après année, s’élevait à 7,8 milliards de dollars fin 2017 contre 43 milliards pour la Chine. En ce qui concerne les exportations nippones vers l’Afrique, la même source relève qu’elles ont chuté de plus de 27% depuis 2008 tandis que celles de la Chine ont fait un bond de près de 50% sur la dernière décennie.
Signalons que plus de 150 entreprises japonaises tiendront une exposition en marge des rencontres officielles.